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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/32

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DE LA NATURE

ceſſe pas auſſi-tôt que cet objet ceſſe d’agir ſur les organes. C’eſt-à-dire, que, quoique le ſentiment ne ſubſiſte plus, ſon image où ſa conception reſte, mais plus confuſe lorſqu’on eſt éveillé, parce qu’alors quelque objet préſent remue ou ſollicite continuellement les yeux ou les oreilles, & en tenant l’eſprit dans un mouvement plus fort, l’empêche de s’appercevoir d’un mouvement plus foible. C’eſt cette conception obſcure & confuſe que nous nommons Fantaiſie ou Imagination. Ainſi l’on peut définir l’Imagination une conception qui reſte & qui s’affoiblit peu છે à la ſuite d’un acte des ſens.

§. 2. Mais lorſqu’il n’y a point de ſenſation actuelle, comme dans le ſommeil, alors les images qui reſtent à la ſuite de la ſenſation quand elles ſont en grand nombre, comme dans les rêves, ne ſont point obſcures, mais ſont auſſi fortes, auſſi claires que dans la ſenſation même. La raiſon en eſt que la cauſe qui obſcur-