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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/41

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HUMAINE.

ſurpris des lieux & des perſonnes qu’ils voient, comme ils le feroient s’ils étoient éveillés ; en effet un homme éveillé ſeroit étonné de ſe trouver dans un lieu où il n’auroit point été précédemment, ſans ſçavoir ni comment ni par où il y ſeroit arrivé ; mais dans un rêve on ne fait que peu ou point réflexion à ces choſes ; la clarté de la conception dans le rêve ôte la défiance, à moins que la choſe ne ſoit très-extraordinaire, comme, par exemple, ſi l’on rêvoit que l’on eſt tombé de fort haut ſans ſe faire aucun mal : en pareil cas communément on ſe réveille.

§. 10. Il n’eſt pas impoſſible qu’un homme ſe trompe au point de croire que ſon rêve eſt une réalité après qu’il eſt paſſé : car s’il rêve de choſes qui ſont ordinairement dans ſon eſprit & dans le même ordre que lorſqu’il eſt éveillé, & ſi à ſon réveil il ſe trouve au même lieu où il s’étoit couché, ce qui peut très bien arriver ; je ne vois aucun ſigne