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Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/88

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DE LA NATURE

lui de douleurs ſenſuelles. On peut y joindre les plaiſirs & les déplaiſirs qui réſultent des odeurs, ſi quelques-unes ſont organiques, ce qu’elles ne ſont point pour la plupart ; en effet l’expérience de chaque homme démontre que les mêmes odeurs quand elles paroiſſent venir des autres, nous offenſent, bien qu’elles émanent de nous ; tandis qu’au contraire quand nous croyons qu’elles émanent de nous, elles ne nous déplaiſent pas, lors même qu’elles émanent des autres. Le déplaiſir que nous éprouvons dans ce cas naît de la conception ou de l’idée que ces odeurs peuvent nous nuire ou ſont mal-ſaines, & par conſéquent ce déplaiſir eſt une conception d’un mal à venir & non d’un mal préſent. A l’égard du plaiſir que nous procure le ſens de l’ouïe, il eſt différent, & l’organe lui-même n’en eſt point affecté ; les ſons ſimples, tels que ceux d’une cloche ou d’un luth, plaiſent par leur égalité ; en effet il paroît qu’il réſulte du plaiſir de