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DE LA NATURE

tent d’une égalité après deux inégalités, car alors le ſon le plus aigu frappe l’oreille trois fois tandis que l’autre ne la frappe que deux. Il montre de la même maniere en quoi conſiſte le plaiſir du conſonant & le déplaiſir du diſſonant dans d’autres différences de ſons. Il y a encore un autre plaiſir & un autre déplaiſir réſultant des ſons ; il naît de la ſucceſſion de deux ſons diverſifiés par le dégré & la meſure. On appelle air une ſucceſſion de ſons qui plaît ; cependant j’avoue que j’ignore pour qnelle raiſon une ſucceſſion de ſons diverſifiés par le dégré & la meſure produit un air plus agréable qu’un autre, je préſume ſeulement que quelques airs imitent ou font revivre en nous quelque paſſion cachée, tandis que d’autres ne produiſent point cet effet.

Pareillement le plaiſir des yeux conſiſte dans une certaine égalité de couleurs ; car la lumiere qui eſt la plus belle des couleurs, eſt produite par une