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à attribuer leur fortune à des causes dont elle ne sem- ble apparemment aucunement dépendre (99), en pro- fitèrent pour (93) imposer à leur ignorance, au lieu de causes secondes une suite de Dieux seconds et minis- tériels, attribuant ainsi la [cause de la] Fécondité à Vénus, celle des (9/1) Arts à Apollon, [celle de] la Subti- lité (g£>) [et de la Ruse] à Mercure, celle des Tempêtes et des orages (96) à Eoîe, et celle des (97) autres effets à d'antres Dieux de telle sorte qu'il y avait chez les Païens une presque aussi grande variété de Dieux que de genres d'affaire (98).

Et au Culte que, suivant la conception naturelle des hommes, il était convenable de rendre aux Dieux (99) à savoir les Offrandes, les Prières, les Actions de grâce et tout ce qui a été précédemment indiqué" les mêmes Législateurs Païens ajoutèrent les Images Peintes et Sculptées de ces Dieux, pour que les plus ignorants (c'est-à-dire la plus grande partie ou la généralité du peuple) qui croyaient que les Dieux dont ils voyaient ainsi la représentation étaient réellement inclus dans ces images, comme s'ils eussent habité leur intérieur, (morem est à proprement parler une manière de faire, un élément de conduite) innée aux hommes ».

(9a) Le latin dit « dont elle ne dépend en rien ».

(q3) Le latin dit « eurent l'audace d' ».

(94) Au lieu de « celle des » le latin dit « les ». (q5) « Su.btility » en anglais « Ingenium » en latin (le génie inventif).

(96) Le latin dit simplement « les vents ».

(97) Le latin dit « et les ».

(95) Le latin dit « de telle sorte que les anciens païens avaient une presque aussi grande variété de Dieux qu'il y avait de genres d'affaires ».

(99) Le latin dit « Et an culte divin que dicte la nature n.