Page:Hobbes - Léviathan - Tome I.djvu/257

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ne dépasse nullement ce que .réclame la [propre] conser- vation de chacun et ce que généralement on accorde (a 4). En raison de ce qu'il y a des gens qui prennent plaisir à s'affirmer leur propre puissance par des actes de con- quête poursuivis au delà de ce que réclame leur sécu- rité (20), d'autres qui, dans des circonstances diffé- rentes, se seraient trouvés heureux et à l'aise dans (26) de modestes frontières ne pourraient subsister long- temps en restant seulement sur la défensive, s'il n'aug- mentaient pas leur puissance en attaquant (27). Par conséquent, on doit accorder à chacun (28) autant de domination [sur les autres] qu'il en est nécessaire à sa conservation.

Ajoutons encore à ceci qu'en l'absence d'une puis- sance capable de s'imposer à eux tous, les hommes n'éprouvent aucun plaisir (mais au contraire beaucoup de déplaisir) à se réunir (39). Chacun tient en effet à ce' que son voisin l'estime (3o) au même prix qu'il s'estime soi-même. Et, en présence de tous les signes de mépris [ou de moins-value] qu'on lui donne, il s'ef- force [naturellement], dans la mesure où il l'ose (et (a4) Le latin dit « et ce qu'habituellement tout le monde accorde ».

(26) Le latin dit « qui, par caprice et par gloire, veulent commander à toute la terre ».

(a 6) Le latin dit « se seraient contentés ».

(37) Le latin dit « s'ils, n'augmentaient pas leur puissance en attaquant les autres, et, s'ils s'efforçaient seulement de défen- dre eux-mêmes et ce qui est à eux )).

(38) Le latin ajoute « d'acquérir par la force ».

(a 9) Le latin dit « qai là où n'existe aucune puissance pou- vant s'imposer à eux tous, les hommes n'ont de par nature aucun plaisir, mais au contraire du déplaisir à se réunir ».

(3o) Le latin dit « les autres l'estiment ».