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les tentatives faites avant lui pour classer les branches diverses du savoir humain ; les deux seuls noms qu’il cite, parmi tous ceux de ses nombreux devanciers, sont celui de Bacon et celui de d’Alembert dont les classifications furent basées, comme l’on sait, sur la distinction des qualités de l'esprit ; il s’attache, et y parvient sans peine, à en faire rassortir le vice fondamental. Mais il ne semble pas avoir connu, du moins il ne mentionne pas la classification de Hobbes et l’on peut affirmer que s’il en eut tenu compte, il ne lui eût pas été si facile de condamner sommairement et en bloc l’ensemble de ses prédécesseurs.

Les mérites universellement reconnus de la classification des Sciences d’Auguste Comte consistent principalement en ceci :

1° Elle est basée sur les caractères mêmes des objets à classer, c’est-à-dire dès Sciences.

2° Elle est l’expression du fait fondamental qui résulte de la comparaison de ces objets et qui est le suivant : les Sciences dépendent logiquement les unes des autres, les moins générales et les plus complexes des plus générales et des moins complexes. Et par là, la classification d’Auguste Comte s’accordant avec l’ordre historique de la constitution des Sciences, indique en même temps celui dans lequel il convient de les étudier.

3° Elle distingue l’Art ou application de la Science proprement dite, c’est-à-dire l’action de la spéculation.

Examinée dans ses détails, la classification d’Auguste Comte n’est pas à l’abri de toute critique [1].

  1. Voir Herbert Spencer (Classification des Sciences. Traduction F. Rélhoré, Paris, Germer Baillière, 1881). On connaît ses critiques relativement à la position de l'Astronomie parmi les sciences abstraites.