Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/18

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retrait d’emploi… c’est-à-dire somnolents, aux trois quarts éteints ! D’ailleurs la pire des probabilités n’est-elle pas préférable à la certitude d’un rhume de cerveau.

— Je ne sais pas… je n’en ai jamais eu.

Je m’éloignai rapidement, dédaignant de commenter cette assertion mensongère, tributaire sûrement de l’invétérée coquetterie féminine. L’ascension de la falaise fut relativement facile ; cependant je m’y ensanglantai les mains et le visage le plus copieusement possible, évitant les inoffensifs fourrés de rhododendrons et de menthes pour me jeter de préférence dans les fougères, les lianes épineuses assez clairsemées sur le plateau ; — ne fallait-il pas me nimber d’héroïsme aux yeux d’Yvonne afin de lui aplanir la voie de résipiscence où elle entrait.

Le résultat de cette petite expédition fut d’ailleurs négatif. Comme il arrive toujours quand on escalade des falaises ou des plateaux inconnus, je ne découvris aucun horizon nouveau, mais une foule d’autres plateaux et d’autres promontoires tous plus énigmatiques les uns que les autres. La portion de l’île qu’embrassait mon regard semblait découpée en une série de tranches minces plus ou moins symétriquement