Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/255

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je simplement. Et je m’élançai derechef, mais deux Purs me barrèrent le passage :

— Vous resterez notre prisonnier, me dit le chef, ou plutôt notre otage, jusqu’à ce que le Père ait consenti à nous recevoir.

— C’est de la félonie ! fis-je indigné. Je vous tenais pour un ami.

— Nous ne sommes pas vos ennemis et, certes, il ne vous sera fait aucun mal, mais la tournure grave des événements ne nous permet pas d’agir autrement… surtout si nous voulons éviter une plus grande effusion de sang… Il nous faut une garantie… pouvez-vous nous donner votre parole que vous ne chercherez pas à fuir ?…

— Non, je ne le peux pas, dis-je, ajoutant, à titre d’argument sans réplique, que ma femme devait être dans une inquiétude mortelle, et que ma place était auprès d’elle.

Je vis un éclair triste et doux passer dans les yeux du chef ; son visage offrit pendant quelques instants une expression indéfinissable. Puis, comme se surmontant, il articula presque durement :

— Puisqu’il en est ainsi, je vais vous faire garder à vue par ces deux hommes qui vous encadrent (il les désignait du geste). Quant à