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Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/3

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LE FAISEUR D’HOMMES
ET SA FORMULE



I

Le décor d’abord :

L’immensité, c’est-à-dire rien que du ciel et de l’eau, une eau très bleue, affranchie apparemment des primordiales lois physiques car, en dépit de l’universel embrasement, elle ne manifeste pas le moindre signe d’ébullition. Et sans doute les choses sont-elles dans cet ordre et à cette place — en plein océan Indien, dans les parages de Sumatra — de toute éternité. Ce qui n’y est pas de toute éternité, encore que participant de l’immuabilité morne du cadre, ce qui n’est même qu’un accident tout à fait transitoire du tableau, c’est le frêle canot blanc simulant de loin une bavure de la prestigieuse toile et où posent, assis face à face, deux personnages d’apparence férocement impassible : ma femme et moi.

Vous me savez incapable de mentir, mon cher