Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/50

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visage. Un enfant chez nous n’eût pas plus innocemment parlé d’écraser une limace, de vivisecter une mouche ou de pourfendre un escargot.

J’étais quelque peu abasourdi, mais, je le répète encore un coup, je suis très assimilateur quand il le faut, parce que très nerveux, avec un estomac cérébral plus apte à goûter les louches sauces de l’extraordinaire, même pimenté d’irréel, qu’à digérer de substantiels plats du jour.

Lesté de ces bons avis je me mis en route vers le campement. Je marchais allègrement cette fois, me sentant malgré tout cent fois plus léger qu’au début de mon expédition. Je rapportais une bonne nouvelle à ma femme. Que dis-je, je lui apportais le salut. Grâce à la rencontre de ces braves gens nous allions nous trouver à l’abri de tout besoin, de tout danger, et pouvoir attendre en toute quiétude une occasion de rapatriement.

Chemin faisant je m’appliquais à ressasser les mots « immondes », « purs », « divins » comme pour repérer une situation un peu confuse malgré tout et dont le substratum m’échappait encore totalement. Glissant même un peu plus qu’il n’eût convenu sur la pente des hypothèses humoristiques, j’en vins à me demander si les