Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/95

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ont comme une lumière propre, plus éblouissante que la foudre, et qui dessine les arêtes ténues de notre conscience de préférence à ses replis essentiels. Ainsi le doute puéril où j’étais sur la légitimité du coup de sabre qui supprimait un couple d’Immondes en voie de bourgeonnement, se greffa peu à peu sur mes regrets d’amour, et demeura l’unique pivot de mes méditations suprêmes.

Tout ce qui s’est passé ensuite me fait l’effet d’un songe aujourd’hui, d’une fin de cauchemar si vous voulez. Le vieil épouvantail reparaît à un moment avec un morceau de quartz dans ses serres et me vise si adroitement qu’il m’atteint au coude droit, un endroit extrêmement sensible comme vous savez. Le tronçon de lame m’échappe, je suis désarmé. Toute la meute infâme se rue sur nous avec des cris sauvages, un pullulement de rats humains, et déjà je sens sur ma peau leur contact gluant et fétide. Des tentacules sournois palpent mes vêtements, me ventousent la peau, s’incrustent autour de mes membres, d’autres, fouettant l’air, cherchent à nous saisir par le cou, par les cheveux.

Pourtant j’ai un bras libre encore, et ce bras assomme, défonce, écrabouille ; des crânes éclatent avec un bruit mou, répandent sur mes vête-