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[1]firent de brillants mariages. Il laissa aussi plusieurs enfants naturels, dont deux, don Martin, fils de Marina, et don Louis Cortés, parvinrent à une haute distinction, et furent créés commandeurs de l’ordre de Saint-Jacques.

Cortés a lui-même rendu compte de ses découvertes et de ses conquêtes en adressant à Charles-Quint des lettres du plus grand intérêt historique. La première de ces lettres se perdit en route ; trois autres arrivèrent successivement : elles furent imprimées en espagnol, et leurs titres pompeux, annonçant la soumission de vastes contrées pourvues de richesses immenses, produisirent une sensation générale. La seconde lettre parut à Séville, en 1522 (28 feuillets in-folio) ; elle fut réimprimée à Saragosse en 1523. La troisième lettre fut publiée à Séville (1523, in-folio, 30 feuillets ) ; la quatrième, à Tolède ( 1525, in-fol., 21 feuillets ). Ces pièces originales sont excessivement rares, et réunies elles ont été payées 1,220 francs environ (48 livres sterling) à la vente Heber à Londres, en 1828. — Les lettres de Cortés, écrites en espagnol, franchirent bientôt la Péninsule, et furent, de 1522 à 1525, traduites en italien, en latin, en allemand ; elles eurent diverses éditions, plus ou moins complètes, très-difficiles à rencontrer aujourd’hui et très-recherchées des bibliophiles. Traduites en anglais, accompagnées d’une préface et de notes instructives par M. G. Folsom, elles forment un volume in-8o, qui a paru à New-York en 1843, sous le titre de Dispatches of Hernando Cortés. L. J.

Bernal Diaz, Historia de la conquista de Mejico. — Solis, Historia de la conquista de Mejico. — Robertson, History of America. — William H. Prescott, Histoire de la conquête du Mexique, traduite en français par M. Amédée Pichot ; Paris, Didot, 1846, 3 vol. in-8o. Cet ouvrage, l’un des plus remarquables des monuments historiques de notre époque, est le résultat d’immenses recherches faites par l’auteur, qui a obtenu la communication de nombreux documents authentiques des archives de l’Espagne, faveur qui avait été refusée à Robertson.


* CORTÉS (Jean), romancier espagnol, natif de Tolosa, dans le Guipuscoa, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. On a de lui : Discursos morales y novelas ; Saragosse, 1617, in-8o ; — Lazarillo de Manzanares y cinquo novelas ; Madrid, 1620, in-8o.

Nicolas Atonio, Bibliotheca hispana nova.

* CORTÉS {Martin), célèbre géographe espagnol, né au seizième siècle, mort avant l’année 1582. Il appartenait à une famille noble, originaire de Bujaraloz, en Aragon. Son père s’appelait Martin Cortés, sa mère Martina Albacar. Vers l’année 1530 il alla s’établir à Cadix, et ce fut dans cette ville que s’écoula la plus grande partie de sa vie. On n’a pu recueillir de renseignements précis sur l’époque de sa mort. Il y avait seize ans que Cortés résidait à Cadix lorsqu’il composa un ouvrage destiné à faire une vraie révolution dans l’art de la navigation, et Montucla a signalé dès le siècle dernier toute l’importance de ce livre, modestement intitulé : Breve compendio de la esfera y de la arte de navegar ; Cadiz, 1551. L’auteur y déploie de grandes connaissances, en dehors même de la science géographique ; et pour la cosmographie du seizième siècle, c’est une œuvre capitale, qui fut dès 1561 traduite en anglais par Ricard Eden. On réimprima plusieurs fois l’original en Espagne. L’observation la plus remarquable que l’on rencontre dans ce traité est celle qui a fait supposer à l’auteur que le phénomène de la variation de l’aiguille aimantée était produit par un pôle magnétique distinct du monde, et où résiderait une vertu attractive de l’aimant ou du fer, « Cette idée, dit Navarrete, était neuve et originale. » Aussi le savant géographe donne-t-il la nomenclature raisonnée de ceux qui l’ont mise en discussion. F. D.

Fernandez de Navarrete, Disertacion sobre la historiade la nautica y de las matematicas ; Madrid, 1846, pet. in-4o.

* CORTÉS. Voyez Donoso-Cortés.

FIN DU ONZIÈME VOLUME.
  1. frères naturels, don Martin et don Louis, furent impliqués dans la même accusation, et le premier fut mis à la torture.