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NOUVELLE


BIOGRAPHIE


UNIVERSELLE


DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU’À NOS JOURS.



Les articles précédés d’un astérisque [*] ne se trouvent pas dans la dernière édition de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.
Les articles précédés de deux astérisques [* *] concernent les hommes encore vivants.
A

ALFIERI (Benoît-Innocent, comte), architecte italien, né à Rome en 1700, mort à Turin le 9 décembre 1767. Il fut élevé à Rome au collège des jésuites, et s’y livra particulièrement à l’étude du dessin et des mathématiques. Il vint ensuite étudier le droit à Turin, et embrassa la profession d’avocat dans la ville d’Asti, où, au milieu des discussions judiciaires, il conserva son goût pour l’architecture, et fit pour l’église de Sainte-Anne un clocher que l’on y admire encore aujourd’hui. Il traça ensuite, sur la demande de son oncle le marquis de Ghilieri, le plan du beau palais que l’on voit, sur la place d’Alexandrie. Charles-Emmanuel III chargea alors Alfieri de la construction de l’Opéra royal de Turin, qui venait d’être incendié. Alfieri reçut avec modestie cette proposition, et déclara que, n’étant pas architecte, mais simple amateur, il aurait besoin de visiter auparavant toutes les grandes salles de spectacle de l’Europe. Le roi accueillit cette demande, et fit tous les frais du voyage, dans lequel l’artiste fut accompagné du comte Robillant, officier du génie. À son retour, Alfieri présenta un plan qui fut accepté ; le roi le nomma son architecte ; et une des plus vastes et des plus belles salles de l’Italie fut construite sur la grande place du Château. On remarque à Turin d’autres édifices exécutés sur les dessins d’Alfieri ; tels sont les palais Barolo et Marozzo. La façade de Saint-Pierre à Genève, l’église de Carignan, et la tour de Sainte-Anne à Asti, sont également son œuvre. Charles-Emmanuel lui donna le titre de comte de Sostegno, avec une charge de gentilhomme de sa cour, et le combla de bienfaits jusqu’à sa mort. — Cet architecte fut l’oncle du célèbre Victor Alfieri, qui en parle souvent. « Si, dit-il entre autres, l’état des finances en Piémont eût permis à mon oncle de donner un plus libre essor à ses projets, il aurait pu donner une très-haute marque de son goût pur et sévère, tout à fait opposé à la manie des fioritures d’alors. »

Victor Alfieri, Autobiograph. — Paroletti, Piémontais illustres. — Grégory, dans la Biographie universelle.

ALFIERI (Oger), d’Asti en Piémont, historien du treizième siècle. Il a laissé une histoire de sa patrie, dans laquelle il raconte brièvement les faits les plus mémorables des temps anciens, et s’étend un peu davantage sur les modernes, jusqu’à l’année 1294. Cette histoire, que l’auteur dit avoir extraite de chroniques plus anciennes, a été insérée dans la grande collection de Muratori, Script, rer. ital., vol. 11.

Tiraboschi, Storia della letteratura Italiana. — Palma, Historia della famiglia Alfieri ; Naples, 1694.

ALFIERI (Victor, comte), célèbre poète italien, né à Asti en Piémont le 17 janvier 1749, mort à Florence le 8 octobre 1803. Ses parents étaient nobles et riches ; Alfieri regarda ces deux privilèges de la naissance comme un moyen de pouvoir mépriser la noblesse, et ne rechercher en toute chose que la vérité. Il n’avait pas encore un an lorsqu’il perdit son père, Antoine Alfieri. Il fut séparé à l’âge de six ans de sa sœur, pour laquelle il avait une affection profonde, qui seule put lui arracher quelques marques de sensibilité. Son oncle, qui était en même temps son tuteur, le fit entrer, en 1758, au collège des nobles à Turin, où résidait la famille de sa mère, qui était de la maison de Tournon. Ses premières études furent assez mal dirigées, et il n’y fit que peu de progrès ; la géométrie lui fut


NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. II. 1