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779 ANTIGNAC - ANTIGONE 780

une chanson où l’on remarque la strophe suivante :

Si les bons cœurs ont droit an bonheur des élus,
Si l’esprit, la gaieté peuvent goûter ses charmes,
Sur Antignac cessons de répandre des larmes :
C’est un ami de moins, c’est un heureux de plus.

Outre un grand nombre de pièces fugitives insérées dans divers recueils, tels que le Caveau moderne, le Journal des Gourmands, ou l’Épicurien français, les Annales maçonniques, le Dictionnaire des Girouettes, Antignac a publié Chansons et poésies diverses ; Paris, 1809, 1 vol. in-18 ; Cadet Roussel aux préparatifs de la fête (le mariage de Napoléon), 1810, in-8° de 4 pages. Antignac n’était qu’un poète médiocre.

Mahut, Annuaire nécrologique.

ANTIGONE (Άντιγόνη), fille d’Œdipe et de Jocaste, mère d’Œdipe, a été diversement célébrée par les poètes de l’antiquité. Après qu’Œdipe, maudissant le destin qui lui avait fait commettre un inceste et un parricide, se fut lui-même crevé les yeux, Antigone l’accompagna à Colone en Afrique, et retourna à Thèbes après la mort de son père. Ses deux frères Étéocle et Polynice périrent dans un combat singulier sous les murs de Thèbes. Créon, qui s’était emparé du suprême pouvoir, ordonna que leurs corps fussent privés de la sépulture. Mais Antigone, n’écoutant que sa piété, donna les honneurs funèbres à Polynice ; Créon la punit en la faisant enterrer vive. Antigone a été immortalisée par Sophocle. L’Antigone d’Eschyle est perdue. Sophocle, Antigone, OEdipe à Colone. — Eschyle, les sept Chefs devant Thèbes. — Apollodore, III, 7, 1, 8, 9.

ANTIGONE (Άντιγόνη), reine d’Egypte, fille de Cassandre, frère d’Antipater. Elle fut la seconde femme de Lagus, le fondateur de la dynastie des Ptolémées, et mère de Bérénice, mariée à son frère Ptolémée I er, roi d’Egypte.

Schol. ad Theocrit., XVII, 34, 61. - Plutarque, Pyrrhus, 4. — Droysen, Geschichte der Nachfolger Alexanders, p. 417, note 26.

ANTIGONE (Άντιγόνοζ), surnommé le Cyclope (1) [1], célèbre lieutenant d’Alexandre le Grand, né vers l’an 382 avant J.-C., mort en 299. Il était fils de Philippe, prince d’Elymiotis en Macédoine. Investi du gouvernement de la Lydie et de la Phrygie, il sut défendre ces provinces avec peu de troupes, et parvint même à soumettre la Lycaonie. Après la mort du grand conquérant, Antigone eut en partage la Phrygie, la Lydie et la Pamphylie. Perdiccas s’étant emparé de la tutelle d’Aridée, successeur d’Alexandre, aspirait à réunir sous sa domination toutes les provinces ; et, craignant l’activité d’Antigone, il chercha un prétexte pour s’en défaire, et l’accusa d’avoir désobéi aux ordres du roi. Antigone

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devina les projets de son rival, s’embarqua furtivement avec Démétrius le Poliorcète, son fils et ses amis, se rendit en Macédoine (l’an 321) auprès de Cratère et d’Antipater, et, de concert avec Ptolémée, ils déclarèrent la guerre à Perdiccas. Celui-ci passa sur-le-champ en Asie pour attaquer d’abord Ptolémée, le plus puissant des lieutenants d’Alexandre. Mais comme Ptolémée était fort aimé en Egypte, et que Perdiccas ne l’était guère des Macédoniens, ce dernier succomba dans la lutte. (Voy. Perdiccas.) Antipater ayant été nommé régent, rétablit Antigone dans ses provinces, auxquelles il ajouta la Susiane.

Cependant Eumènes, l’un des généraux de Perdiccas, était encore très-puissant en Asie ; Antipater chargea Antigone de continuer la guerre contre lui. Eumènes ayant été trahi par ses propres soldats, Antigone le fit mourir, et se rendit maître de presque toute l’Asie après la fuite de Séleucus, qui s’était retiré auprès de Ptolémée. Il s’empara aussi de la plus grande partie des trésors d’Alexandre, conservés à Ecbatane et à Suse. Ptolémée, Cassandre et Lysimaquc lui en ayant demandé compte, il s’y refusa, et déclara même la guerre à Cassandre, pour venger, disait-il, la mort d’Olympias, et délivrer Alexandre, fils d’Alexandre, qui s’était renfermé, avec Roxane sa mère, dans Amphipolis. Séleucus et Lysimaque se coalisèrent contre cet ambitieux ; et, tandis que Cassandre attaquait l’Asie Mineure Ptolémée et Séleucus s’avancèrent dans la Syrie où ils défirent Démétrius, fils d’Antigone. Séleucus, de son côté, reprit Babylone.

A la nouvelle de ces revers, Antigone revint promptement, et fit abandonner la Syrie à Ptolémée, qui se retira en Egypte. Antigone n’osa pas l’y poursuivre ; il envoya Démétrius contre Séleucus, à qui il reprit Babylone : alors Antigone, Ptolémée, Lysimaque et Cassandre conclurent un traité de paix (l’an 311 avant J.-C.) par lequel ils devaient rester en possession de pays qu’ils occupaient, jusqu’à la majorité d’Alexandre, fils de Roxane ; et les villes grecques devaient demeurer libres. Ptolémée conserverai l’Egypte, et Lysimaque la Thrace. Le gouvernement de l’Asie restait à Antigone. A peine ce traité fut-il conclu, que Cassandre mit a moi le jeune Alexandre et sa mère, et la guerre se ralluma entre les prétendants à l’empire. Envoyé par son père contre Cassandre, Démétrius réussit en Grèce et s’empara d’Athènes. Il poursuivait ses succès, lorsqu’il fut rappelé par son père pour s’opposer à Ptolémée, qui, après avoir eu quelques avantages, fut vaincu sur mer par Démétrius dans une grande bataille livrée près de côtes de Chypre en 306 avant J.-C. Antigone prit alors ouvertement le titre de roi (βασιλεύζ) qu’il donna aussi à son fils. Ptolémée, Lysimaque et Cassandre en firent autant, Antigone entreprit ensuite de chasser Ptolémée de l’Egypte et rassembla pour cela des forces considérables

  1. Il avait reçu ce surnom depuis qu’il avait perdu un œil dans un combat. Les anciens le désignent aussi souvent sous le nom de roi de l’Asie, parce qu’il réunit un moment sous son autorité toutes les conquêtes d’Alexandre en Asie.