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NOUVELLE
BIOGRAPHIE
GÉNÉRALE
DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU’A NOS JOURS.

L

LA LIBORLIÈRE (Léon-François-Marie, Bellin de), littérateur français, né le 25 mars 1774, à Saint-Martin, près Saint-Maixent, mort le 27 avril 1847, à Poitiers. Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, il suivit sa famille en émigration, prit les armes, et servit successivement dans l’armée des princes et le régiment anglo-français de Vioménil. Lors du licenciement de ce corps, il s’établit à Brunswick, où il travailla dans une imprimerie, et composa quelques ouvrages d’imagination. Rentré en France, la faveur de de Fontanes, qui l’avait connu en Angleterre, lui valut, en 1809, la place d’inspecteur de l’université, qu’il échangea en 1815 contre celle de recteur de l’académie de Poitiers ; en 1830 il rentra dans la vie privée. On a de lui : Suite à Candide, roman ; — Célestine, ou les époux sans l’être ; Hambourg, 1798, 4 vol. in-12, roman qui eut deux éditions à Paris, 1800 et 1801 ; La Nuit anglaise, ou les aventures jadis très peu extraordinaires, mais aujourd’hui toutes simples et fort communes, de M. Dabaud, marchand de la rue Saint-Honoré, ouvrage qui se trouve partout où il y a des souterrains, des moines, des bandits et une tour de l’ouest ; Hambourg, 1799, 2 vol. in-12 ; Paris, 2e édit., même année, critique assez piquante du genre sombre, mis à la mode par Anne Radcliffe ; — Anne Greenvil, roman historique ; Paris, 1800, 3 vol. in-12 ; — Voyage dans le Boudoir de Pauline ; Paris, 1801, in-12 ; La Cloison, ou beaucoup de peine pour rien, comédie représentée à l’Odéon en 1803,sans nom d’auteur ; — Histoire élémentaire de la Monarchie française ; Poitiers, 1826, in-12 ; 4e édit., 1836 ; — Vieux Souvenirs du Poitiers d’avant 1789 ; Poitiers, 1846, in-8o. Il a aussi inséré de nombreux articles dans le Bulletin de Société des Antiquaires de l’Ouest, dont il faisait partie. P. L—y.

Hist. Littér. du Poitou, III, 661-665. — La France Littéraire.

LALIVE DE JULLY (Ange-Laurent de), amateur et peintre français, né à Paris, en 1725, mort dans la même ville, en 1775. Fils du fermier général Lalive de Bellegarde, il était frère de Lalive d’Épinay et de Mme d’Houdetot. Ayant obtenu un emploi dans les affaires étrangères, il résida quelque temps à Genève, et de retour à Paris, il fut nommé introducteur des ambassadeurs à la cour de France. Amateur distingué, il avait du talent pour peindre en miniature et pour graver à l’eau-forte. Il se composa une riche galerie de tableaux flamands, italiens et français. À sa mort son cabinet fut dispersé. On a de lui une centaine de gravures à l’eau-forte, qu’il distribuait à ses amis. Parmi ses estampes on distingue divers petits sujets et paysages d’après Boucher, des caricatures d’après Salis, Les Fermiers brûlés d’après Greuze, et une suite de portraits d’hommes illustres. J. V.

Basan, Dict. des Graveurs anc. et mod. — Mme d’Épinay, Mémoires.

LALLEMAND (Jean-Baptiste), peintre français, né à Dijon, vers 1716, mort en 1802 ou 1803. Il était d’abord tailleur d’habits, et employait ses loisirs à manier le crayon ou le pinceau. Il vint travailler à Paris, et un jour, en causant dans la boutique où il était, une personne parla de son intention d’acheter quelques tableaux pour orner son appartement. « Je me chargerais bien de vous faire ces tableaux », dit le jeune ouvrier, avec l’assurance que lui donnait la conscience de sa capacité. Ce ne fut pas sans peine qu’il décida l’étranger à mettre son talent à l’épreuve. Lallemand exécuta quatre tableaux représentant Les quatre Saisons, et ce coup d’essai, admiré et bien payé, lui fit jeter l’aiguille pour ne se servir que du pinceau. Ayant placé avantageusement les tableaux qu’il fit, il se rendit en Angleterre, où il eut beaucoup