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MARIE (NOiN

)nne de statuette. On lui doit également le essin du vitrail en trois compartiments qui dé ore la chapelle de Saint-Saturnin au chàieau e Fontainebleau , et qui représente Saint Phiippe et sainte Amélie au milieu d’an chœur "anges. Elle avait sculpté sans destination préisc un modèle d’ange, dont on orna plus tard le jmbeau de son malheureux frère, le duc d’Or-Sans, à la chapelle Saint-Ferdinand. La famille ’Orléans conserve en outre de la princesse larie une péri, des bustes, des statuettes, es esquisses, qui prouvent qu’elle était véritalement artiste. Nature délicate et réservée, ^prit charmant et pur, elle passa sa vie dans ne retraite studieuse, uniquement occupée de 111 art. Une loi de 1856 a accordé 200,000 fr. à m héritier. L. L— t.

Journal des Débats, 9 janvier 1839. — Encyclop. des eus du Monde. — Dict. de la Convers. »1ARIE- ANNE-CHRISTINE- VICTOIRE DE AviÈsiE, dauphine, née le 28 novembre IGCO,

îimich, morte le 20 avril 1690 , à Versailles.

iiie (le Ferdinand, électeur de Bavière, et de emictte-Adélaïde de Savoie , elle épousa Louis, ïuphin de France, le 7 mars 1680, à Châlonsir-Marne. Ce mariage donna lieu à des fêtes ai durèrent deux mois et qui furent d’une malificence sans égale. Marie n’était pas belle. (Sauvez le premier coup d’oeil , avait dit au roi envoyé Sanguin, qu’il avait chargé de la voir, I : elle vous paraîtra agréable. « D’après M"«= de laylus, elle était non-seulement laide, mais iioqiiante. Son mari l’aima, et peut-être n’aulit-il aimé qu’elle si la mauvaise humeur et ■ ;nnui qu’elle lui causa ne l’avaient forcé à lerclier des consolations et des amusements iloiirs. Elle ne se donna jamais la peine d’apendre complètement le français, et faisait ses ■lices de la compagnie d’une suivante alleande, nommée Bessola’, à qui elle portait une Ifection jalouse et passionnée. On lui donna pur dame d’honneur la duchesse de Richeiîu , et pour dames d’atour la maréchale de lochefort et M"ic de Maintenon. Celte der-

!ère, que l’on avait placée là pour la soustraire 

jix caprices de M’^e de Montespan , se rendit tiie à la dauphine en peignant d’une main légère i longue et épaisse chevelure. « Vous ne sauez croire, disait-elle souvent depuis , combien talent de bien peigner une tête a contribué à lon élévation. >> La dauphine, qui, avec de l’insuction et de bonnes qualités , aurait pu tenir la cour le premier rang, resta volontairelent à l’écart ; rebuté des efforts inutiles qu’il rait faits pour la rapprocher de lui , le roi la issa dans la solitude où elle voulait être, et mte la cour l’abandonna avec lui. Les ravages es armées françaises en Allemagne lui causè-

!nt beaucoup de chagrin. Sa santé, qui avait 

)ujours été mauvaise , alla en déclinant jusqu’au loment où l’enfantement de son dernier fds,

! due de Beny, la conduisit au tombeau. Près de 

souveraines) 7,30

mourir, elle embrassa le nouveau-né en disant : « C’est de bon cœur, quoique tu me coules bien cher ! » M«’e de Caylus attribue sa mort à une autre cause. « Elle passait sa vie, dit-elle, renfermée dans de petits cabinets derrière son appartement, sans vue et sans air ; ce qui , joint à son humeur naturellement mélancolique, lui donna des vapeurs. Ces vapeurs, prises pour des maladies affectives , lui firent faire des remèdes violents, et enfin ces remèdes, beaucoup plus que ses maux, lui causèrent la mort, après qu’elle nous eut donné trois princes. » Quand on lui contestait ses souffrances, elle répondait spirituellement : « Il faudra que je meure pour me justifier. » P. L.

M-ue de Caylus, Souvenirs. — Voltaire, Siècle de Louis X[f. — M""= de Maintenon , Lettres.

MARIE- ADÉLAÏDE DE SAVOIE, ducheSSede Bourgogne, puis dauphine, née le 5 décembre 1 685, àTurin,mortele 12 février 1712, àVersailles. Elle était fille aînée de Victor-Amédée II, duc de Savoie, et d’Anne-Marie d’Orléans , et sœur de Marie-Louise, qui épousa Philippe V, roi d’Espagne. Elle eut pour gouvernante la spirituelle comtesse Du noyer. La conclusion de son mariage avec le duc de Bourgogne, tenue d’abord secrète, eut pour effet de rompre la ligue de l’Europe contre la France en en détachant la maison de Savoie. Elle avait onze ans lorsque Dangeau l’amena à la cour ; c’était alors une petite fille espiègle, qui avait de grands yeux, le regard fier, la physionomie très-mobile. « Elle était douée d’infiniment d’esprit et d’adresse , dit Sismondi , et avait été élevée par sa mère, fille du duc d’Orléans, comme si elle ne dût avoir d’autre but dans la vie que de plaire au roi et à la cour de France. » Le 7 décembre 1697, le mariage fut célébré avec une somptuosité qui dépassait tout ce que Versailles avait vu jusque alors. La jeune duchesse passa quelque temps à Saint-Cyr pour achever son éducation. Louis XIV l’aima autant qu’il savait aimer ; il la préféra même à son petit-fils, dont la rigidité deprincipes lui imposait. Elle devint toute la joie de sa vieillesse ; il lui permettait tout. Sa hardiesse et sa familiarité, auxquelles on ne l’avait point accoutumé, le ravissaient d’aise. Elle l’amusait, lui qui n’était plus amusable. Elle fut aussi l’enfant gâtée de Mme de Maintenon , qu’elle appelait sa tante. Bientôt la cour ne vit et ne rechercha qu’elle. Si le duc de Bourgogne offrait le modèle des plus austères vertus, la duchesse ne prenait aucun soin de l’imiter. Avide de plaisirs, elle aimait la parure, le bal, la table, la chasse, et le jeu surtout, le gros jeu, auquel elle passait des nuits ; ses coquetteries imprudentes avaient donné des gages à plusieurs gentilshommes , à Nangis et à Maulevrier entre autres. « Sa conversation, dit Duclos , était vive et animée , et il lui échappait des réflexions d’un grand sens. » Elle disait un jour à Mlle de Maintenon, en présence de Louis XIV : « Savez- vous, ma tante, pourquoi