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NOUVELLE GÉNÉRALE DEPUIS LES TEMPS 1ES PLUS RECULÉS JUSQU’A NOS JOURS. N nicolle (Sire), acteur et auteur lorrain, vivait à Metz dans le quinzième siècle. Il était curé de l’église Saint- Victor de Metz, et malgré ses fonctions il passait pour le meilleur acteur de l’évêché messin. Aussi lorsque, en 1437, Con- rard Bayer, évêque de Metz, fit exécuter dans la semaine sainte les Mystères de la Passion, le bon curé de Saint-Victor fut chargé non-seu- lement d’arranger l’œuvre en patois lorrain, mais aussi de la construction du théâtre, de la mise en scène, des répétitions; il fit plus, il joua le rôle du Christà l’édification générale; un autre prêtre, Jean de Nicey, chapelain de Métranges, fut non moins applaudi dans la même pièce , où il repré- sentait le personnage de Judas. La même année le sire Nicolle arrangea pour ses compatriotes le mystère de la Vengeance, et y représentai héros de la pièce,Titus. Ajoutons que Nicolle avant de monter sur les tréteaux les sanctifiait par la célé- bration d’une grande messe. On le voit, le spec- tacle était alors considéré comme un acte reli - gieux. Nicolle ne s’est pas borné à arranger les œuvres des auteurs dramatiques du temps; il a composé et représenté plusieurs mystères; mais leurs manuscrits sont perdus ou enfouis dans quelque bibliothèque de la Lorraine. A. D— s. Emile Morice, La. mise en scène depuis: les mystères jusqu’au Cid, dans la Revue de Paris, t. XX11I, n° % ann. 1835. — Begin, Biog.de la Moselle. nicolle (Charles-Dominique), instituteur fiançais, né à Pissy-Poville (Seine-Inférieure), le 4 août 1758, mort à Soisy-sous-Enghien (Seine- et-Oise, le 2 septembre 1835. Il commença ses études au collège de Rouen , et vint les terminer à Paris, au collège de Sainte-Barbe, où il était professeur et préfel, lorsque la révolution éclata. Chargé alors de l’éducation du fils de M. de Choiseul-Gouffier, il conduisit en 1790 cet élève près de son père, ambassadeur de France à Cons- tantinople. Il l’accompagna trois ans après à Saint-Pétersbourg, où il fonda un pensionnat qui NOL’V. BIOCR. GÉNÉU. — T. XXXYIII. attira bientôt les enfants des premières familles nobles de cette capitale et dans la direction du- quel il fut secondé par d’autres ecclésiastiques français, notamment par l’abbé Pierre Nicolas Salandre, mort vicaire général de Paris, le 18 juil- let 1839. Le duc de Richelieu, fondateur et gouverneur d’Odessa, appela dans cette ville l’abbé Nicolle, qui reçut de l’empereur Alexandre le titre de visiteur de toutes les églises catholiques de la Russie méridionale. Nicolle y devint le di- recteur du lycée Richelieu, et fit paraître un ad- mirable dévouement pendant une peste affreuse qui désola Odessa en 1812. Quelques affaires le ramenèrent en 1817 à Paris, et Louis XVIII le nomma l’un de ses aumôniers honoraires. De re- tour en Russie, l’abbé Nicolle y éprouva tant de tracasseries de la part du clergé russe, jaloux de ses succès, qu’il donna sa démission, et revint en France, où il reçut en 1820 le titre de mem- bre du conseil royal de l’instruction publique. Le 27 février 1821 il devint recteur de l’Académie de Paris , et coopéra avec son frère à restaurer une maison d’éducation destinée à remplacer l’ancien collège de Sainte-Barbe, et qui est devenue le collège Rollin. Au rectorat de l’abbé Nicolle se rattache un fait curieux de l’histoire de l’instruc- tion publique en France. Le 18 novembre 1822 il présidait pour la première fois la séance de rentrée de la faculté de médecine, où Desgenettes prononça l’éloge funèbre du docteur Halle, titu- laire comme lui de la chaire d’hygiène. Les étu- diants n’avaient jamais vu l’abbé Nicolle, qu’ils connaissaient cependant de réputation, comme l’ami particulier du duc de Richelieu , alors fort impopulaire en sa qualité de ministre respon- sable. Cette figure émue, ornée d’un franc rabat, qu’on voyait au fauteuil présidentiel, au lieu de la figure mâle et peu craintive de Cuvier, excita d’abord des chuchotements et des murmures. Là où il fallait imprimer le respect à un audi- ■ toire hostile et quasi séditieux, l’abbé flatta par