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Page:Hoefer - Biographie, Tome 38.djvu/524

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1023 OZERETZKOVSKO — OZEROF 1024


ozeretzkovsko , savant russe , né eu 1750, mort vers 1820. Il fit ses études à Stras- bourg et à Leyde, où il reçut le diplôme de doc- teur en médecine. Chargé par l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg d’explorer les lacs de Ladoga et d’Onega, en 1785, il publia l’année suivante des traductions de Salluste et de l’Histoire naturelle de Lecke, outre un grand nombre de mémoires, remplis de notions pré- cieuses sur la zoologie , la botanique , la miné- ralogie et l’ethnographie des contrées qu’il a vi- sitées. A. G. Gretch. Essai sur l’hist. de la liitér. russe. ozekof ( Vladislaf ), poète russe, né dans le gouvernement de Tver, le 29 septembre 1770, mort en 1816. 11 embrassa la carrière militaire, fut aide-de-camp du comte de Balmen, et quitta le service en 1808, avec le grade de général ma- jor. Il est considéré comme le véritable créateur delà tragédie russe. Comme Soumarokof, il imita Racine. Outre un grand nombre de pièces légères, il a laissé les tragédies suivantes : La Mort d’Oleg (1798); Œdipe à Athènes (1804); Fingal ( 1805); Dmitri Donskoi (1807), et Polyxène ( 1809 ). Œdipe est son chef-d’œu- vre ; il abonde en expressions énergiques et touchantes. Tiré de cette mythologie Scandinave dont la mélancolie a tant de charmes, Fingal est supérieurement écrit, mais n’a pas assez d’animation. Dmiïri Donskoi est une pièce d’actualité (1) : c’était au moment où la Russie et l’Europe s’étaient levées contre l’usurpation du monde qu’Ozerof rappela à l’admiration de ses compatriotes la lutte des princes russes et U) Ployez le jugement que porte sur cette tragédie ma- dame de Staël, dans ses Dix Années d’exil. des hordes tatares-, de très-beaux vers, des si- tuations dramatiques donnèrent une valeur réelle à des allusions adroites , à des rappro- chements heureux. Dans Polyxène Ozerof sut tirer parti d’Euripide; mais La Mort d’Oleg n’approche pas de celle de Pompée. « Ce poète, dit un judicieux critique , était animé d’un souille puissant, et si son style ne satisfait pas entièrement la critique russe, si on le trouve parfois embarrassé et obscur, si on lui reproche de passer à côté du mot propre et d’avoir trop de la rudesse de la langue de Kniajnine, on est forcé de convenir que , dans les endroits où Ozerof a secoué toute réminiscence, tout pen- chant à l’imitation, sa muse devient originale et forte. La sensibilité et l’émotion s’épanchent à flots de son âme, et ses tableaux font revivre avec bonheur le souvenir de la patrie. Dans son Dmitri Donskoi, par exemple , le Russe voit avec enthousiasme l’évocation d’une des plus héroïques époques de son histoire, où la Rus- sie, l’étendard du Christ en tête, livra une ba- taille de géants aux hordes mongoles et les vain- quit (1). » Les œuvres d’Ozerof ont été rassem- blées par le prince P. Viazemski (Saint-Péters- bourg, 1818, 2 vol. ), qui les a ornées d’une ex- cellente biographie du Racine russe. Le comte Alexis de Saint-Priest a traduit son Fingal et son Dmitri et lui a consacré une notice dans les Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers (Paris, 1823). P ce A. G— n." Gretch, Essai sur l’hist. de la liitér. russe. — Gerebt- zof, Essai sur l’hist. de la civilisation en Russie, t. II, p. S73. (i) M. Charles de Saint-Julien, dans la Revue des Deux- Mondes, du I e ’ septembre 1852. FIN DU TRENTE-HUITIEME VOLUME,