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3 PACAREAU — PACCARD 4

changements que la révolution amena dans l’Église ; il prêta le serment exigé par la constitution civique du clergé, et fut élu évêque constitutionnel de la Gironde (14 mars 1791). Sacré le 3 avril, il se tint à l’écart pendant la Terreur et ne reparut qu’en 1795. On loue son désintéressement et sa charité. On a de lui : Nouvelles Considérations sur l’usure et le prêt à intérêt ; Bordeaux, 1787, in-8o ( anonyme). Il a aussi composé des Noëls. H. F.

Chronique religieuse, 1797. — France pontificale.

PACATIEN (Ti. Cl. Mar. Pacatianus), empereur romain dont l’existence n’est connue que par les médailles. On place généralement en 249 après J.-C, dans les troubles qui précédèrent et suivirent la mort de Philippe, son règne, qu’aucun historien n’a signalé. Il est probable que Pacatien était un de ces chefs militaires qui reçurent la pourpre de leurs soldats et la perdirent presque aussitôt avec la vie. Quel fut le théâtre de son usurpation ? Chamillart, qui en parla le premier, pense que ce fut la Gaule méridionale ; Eckhel croit au contraire que ce fut la Mésie ou la Pannonie. Y.

Chamillart, Lettres sur quatre médailles rares. — Eckhel, Doctrina numorum, vol. VII.

PACAUD (Pierre), sermonnaire français, né en Bretagne, mort le 3 mai 1760. Admis dans la congrégation de l’Oratoire, il se voua à la prédication, et publia, sous le titre de Discours de piété (Paris, 1745, 3 vol. in-12), un choix de sermons écrits avec simplicité. On y vit des propositions répréhensibles, et comme on savait l’auteur favorable aux appelants, il fut exclu de Paris et envoyé en province.

Nouvelles ecclésiast., 26 juin 1745. — Miorcec de Kercanet, Écrivains de la Bretagne.

PACCA (Barthélemi), cardinal italien, né à Bénévent, le 25 décembre 1756, mort à Rome, le 19 avril 1844. Après des études au collège des Nobles à Naples, puis au collège Clémentin, à Rome, il entra en 1778 dans la noble académie ecclésiastique que Pie VI venait de rétablir. Son mérite le fit distinguer par ce pontife, qui le choisit pour un de ses camériers secrets (31 mai 1785), et le nomma, le 21 juin suivant, archevêque titulaire de Damiette et nonce apostolique à Cologne. En 1791, Pacca fut accrédité comme nonce extraordinaire près le roi Louis XVI ; mais le schisme qui éclata en France rendit bientôt sa mission inutile et impossible. Une mission dont il fut chargé auprès de Gustave III, roi de Suède, eut le même sort, et à l’approche des armées françaises il dut quitter Cologne, où il faisait sa résidence. Appelé le 21 janvier 1794 à la nonciature de Portugal, il apprit à Lisbonne, en mars 1798, l’occupation de Rome par les Français, la captivité de Pie VI et la dispersion du sacré collège. Élevé au cardinalat le 23 février 1801, Pie VII le nomma, le 18 juin 1808, pro-secrétaire d’État, et ces hautes faveurs lui inspirèrent pour le pape un dévouement sans réserve et dont il donna des preuves non équivoques dans les démêlés de la cour de Rome avec Napoléon. Le 6 septembre 1808 il fut arrêté sous le prétexte qu’il avait cherché à exciter une insurrection contre les Français, et il allait être conduit à Bénévent lorsque le pape, intercédant en sa faveur auprès du général Miollis, obtint de le garder auprès de lui comme prisonnier. Pacca resta dans cette situation jusqu’au 6 juillet 1809, époque où il accompagna en France Pie VII, que Napoléon faisait enlever de Rome par le général Radet ; mais arrivés à Grenoble, le pape et lui furent séparés. Le cardinal fut conduit par des gendarmes à la forteresse de Fenestrelle, où Napoléon, qui le considérait comme l’auteur de la fameuse bulle d’excommunication lancée contre lui le 10 juin précédent, le retint jusqu’au 5 février 1813. Le 18 de ce mois, il était à Fontainebleau auprès de Pie VII, et lui conseillait de révoquer le concordat qu’il avait été contraint de signer le 25 janvier précédent. Les événements de 1814 ramenèrent Pacca à Rome, qu’il quitta cependant durant les Cent Jours, à l’approche des troupes du roi Murat ; mais avant son départ il créa une junte d’État chargée des affaires du gouvernement en l’absence du pape. Camerlingue de l’église le 26 septembre 1814, Pacca rentrait le 7 juin 1815 au Vatican avec Pie VII, qui en mars 1816 l’envoya à Vienne en mission extraordinaire et le nomma le 13 août 1821 évêque de Porto et de Sainte-Rufine réunis. Le 5 juillet 1830 Pacca devint évêque d’Ostie et de Velletri, et fut prodataire du saint-siége et archiprêtre de la basilique de Saint-Jean de Latran. On a de lui : des Mémoires fort curieux, traduits par l’abbé Jamet (Paris, 1833, 2 vol. in-8o, et par L.-F. Bellaguet, 1838, 2 vol. in-8o). Ses Œuvres complètes ont été traduites par H. Queyras (Paris, 1846, 2 vol. in-8o ). H. F.

L’Ami de la Religion, mai 1844. — L’Univers, 1844. — Notizie, 1804-1844. — Biogr. univ. et portat. des contemp., t. V.

PACCARD (Jean-Edme), littérateur français, né le 6 octobre 1777, à Paris, où il est mort, le 23 avril 1844. Fils d’un pauvre Savoyard et d’une servante, il fut élevé par les frères de la doctrine chrétienne et placé ensuite commet sacristain chez les feuillants de la rue Saint-Honoré. Après la dispersion des ordres religieux, il passa dans la boutique d’un pâtissier. S’étant pris de belle passion pour le théâtre, il débuta sur une des infimes scènes du boulevard ; accueilli par les sifflets, il s’essaya à la foire Saint-Germain dans les rôles d’amoureux, reçut quelques bons conseils du comédien Thénard, et ne réussit qu’à se rendre supportable. Après avoir couru la province, il fut atteint par la conscription (1798) et envoyé en Italie. À Milan il obtint sa libération du service militaire, remonta sur les planches et revint en 1800 à Dijon. Peu de temps après il dit adieu au théâtre,