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POLYGNOTE —

turcs ; mais ses indications, faites plutôt pour un guide du voyageur que pour un manuel d’arctiéologie, sont si imparfaites qu’elles ne donnent qu’une idée vague et insuffisante de l’œuvre de Polygnote ; plusieurs artistes et antiquaires se sont efforcés de la restituer, ou du moins de résoudre les questions que soulève la description de Pausanias.

Cette simple liste d’ouvrages atteste la place éminente que Polygnote occupe dans l’histoire de la peinture. Contemporain de Phidias, il contribua comme celui-ci d’une manière décisive aux progrès de l’art, avec cette différence que Phidias atteignit dans la statuaire une perfection absolue, qui depuis n’a jamais été surpassée, ni même égalée, tandis que Polygnote n’atteignit qu’une perfection relative qui fut sinon surpassée, du moins dépassée par ses successeurs. Échion, Nicomaque, Protogène et Apelles, ne firent pas mieux, ni même aussi bien que lui _ dans son genre, mais ils firent autrement, et c’est le nouveau genre, créé ou perfectionné par ces artistes, qui est regardé aujourd’hui comme la véritable peinture. Cet art se compose, en grande partie, de la disposition pittoresque et dramatique des personnages, des illusions de perspective et de raccourci, des effets de lumière et d’ombre, de la diversité des tons et du coloris ; or, rien de tout cela n’existait chez Polygnote, qui se contentait de représenter sur un seul plan, à l’aide de couleurs, des figures semblables à celles que le statuaire obtenait en relief sur une surface de marbre. On a remarqué avec raison que sa peinture était essentiellement sculpturale, et qu’elle différait beaucoup plus de la peinture savante et raffinée d’Apelies quelles bas-reliefs de Phigalée et du Parlhénon. Son grand mérite fut d’obtenir avec des moyens très -simples, et qui tenaient à l’enfance de l’art, des effets puissants, que toute l’habileté de ses successeurs ne put jamais atteindre. Si la disposition, les gionpes des personnages restaient dans ses œuvres d’une simplicité primitive, chaque personnage pris à part était traité avec beaucoup de soin. Pline et Lucien s’accordent à louer l’élégance, la variété et l’éclat de ses draperies, l’expression et la beauté de ses figures. Pour apprécier toute la valeur de ces éloges, il faut se rappeler que dans la peinture antérieure à Polygnote, telle que nous la connaissons par les vases anciens, les personnages avaient des attitudes gauches et roides, que les figures n’étaient que des profils avec les lèvres clo>es et les yeux fixes, que les draperies formaient des plis parallèles. Polygnote donna la vie et la beauté à ces figures de convention ; mais tout en se rapprochant de la réalité ii maintint à ses personnages un caractère idéal. C’est même ce respect de l’idéal qui le distingue essentiellement de ses successeurs. C’est dans ce sens qu’il faut entendre l’épithète de vjO’./.ô ;, qnc lisi donne Aristote. Ce philosophe POLYMNESTE ;

l’explique clairement quand il dit ( Poe’ ;., : « Polygnote représenfait les hommes ini < qu’ils ne sont, Pauson, pires qu’ils ne s Denys tels qu’ils sont d’ordinaire » ; et qn ’ ; il ajoute pour éclaircir sa pensée par unexer emprunté à la poésie : «■ Homère représeï ( les caractères meilleurs que ceux des hom ; ordinaires, Cléophon comme ceux des liorn ; ordinaires, etc. » Le rapprochement de ■ lygnote et d’Homère n’a rien d’étonnant. ?, peintre de Thasos, comme Phidias, emprui t au père de la poésie grecque non-seulement j personnages, mais la manière de les trai. L’inspiration des deux grands artistes était , que, tandis que celle de Lysippe et d’Api ■ était dramatique. Les premiers s’efforça de rendre la grandeur idéale, les autres cl’ chaient le mouvement et l’émotion. L. J. Harpocration, Suidas, Pliotius, au moi HoXÛYvœ

— Platon, Corgias, p. 448. b., et Schol. — Théoph dari’i Pline, Hist. nat., VU, 53. — Pline, Nist. XXXV, 9. — Plutarque, Timon, 4 — Cicéron, Brut Aristote, Poét., VI, 5, édit. de Hcrraann. — Dion C sostome, Orat., LV. — Qiiintilien, XII, 10. — Pa nias, 1, IS, 22 ; IX, 4 ; X, 19, 23-31. — Lucien, Vc Ima

— Sillig, Cataloijuss artiftcum. — Kottiger, Idcen Gesckickle der Mrcliœoloyie der Malerei. — Did Correspondance, vol. III, p. 270, édit. de 1831. — penliausen, Peintures de Polygnote à Delphes, d nées et gravées d’après la description de Pausania Otto .lahn, Die Cemàlde des l’oli/gnntos in drr che zii Delphi ; Klel, 1841. — Ot. Millier, Archœol, Kunst, 3)9 ; Phidias. — Hmilh, Diciionary of tjreek roman biographjj. — Dictionary of antiqitities, aux COI.ORS et Paintins.

POLYHiSTOiii. Voîj. Alexandre ((7orHeZr FOLViDE, poète, peintre et musicien g vivait au commencement du quatrième si av. J.-C. Estimé pour ses dithyrambes près à l’égal de Timotbée, ii introduisit dans la sique plusieurs innovations qui eurent bf coup de succès, comme le prouve un décret I habitants de Cnosse, qui nous a été conse Une de ses compositions poétiques avait { sujet Atlas ; il y avait travesti ce personi. en un berger de Libye et l’avait fait changei pierre par Persée. Selon Wetcker, il serait core l’auteur d’une tragédie d’Iphigénie , ( Aristote cite des passages dans sa Poétique que ce philosophe attribue à un Polyide c qualifie de sophiste.

0. Millier, GescA der griech. Litteratur,. — l Cesck. der hellenischen Dichtkunst, II et III. — Scliii Diatribe in dithyrambicos, p. 121-124. — Kayscr, l tragicorvm grsecorum, p. 313-322. — Bernhardy, 6’i dris der Gesch. der griech. Litler., II. — Smith, Dici P01.YÏDE, médecin grec, vivait probai ment au premier siècle de notre ère. Il a € un traité pharmaceutique, d’où Galien, Aéti Paul d’Égine, Oribase et autres auteurs m eaux ont extrait plusieurs formules de rece ClioiilHnt Handbuch Jûr dieœltcrc Medicin. — Sp gel, Hist. de la méd. — Smith, Dict. POLYMNESTE, poële et musicien grec, vait vers le milieu du septième siècle av J.-C. Fils de Mélès, natif de Colophon, il i tiva la musique dorienne, et fut l’inventeur d