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a fait de lui : « C’était un grand homme, bien fait, doux, liant, poli, flatteur, voulant plaire à tout le monde, fin , adroit, ingrat à merveille, fourbe et artificieux de même. Sa douceur et son accordise le firent aimer ; sa fadeur et le tuf qui se trouvait bientôt, le firent mépriser. » Ce fut un général habile mais indécis. Ce qu’il faut surtout signaler en lui, c’est la finesse du diplomate, et l’esprit du conteur et de l’écrivain ; nul doute que ses lettres, qui existent en grand nombre , ne soient un jour publiées et ne le montrent sous ce côté nouveau autant qu’agréable. Grimoard a donné, sous ce titre : Mémoires et lettres du maréchal de Tessé (Paris, 1806, 2 vol. in-8°), une vie fort sèche de Tessé, mais où se trouvent de lui des lettres et des mémoires intéressants sur les affaires d’Italie en 1698, sur le blocus de Mantoue, sur la cour d’Espagne et sur l’Italie en 1708 ; mais c’est à tort qu’on lui a attribué diverses pièces contenues dans le recueil A. B. ; elles sont de l’abbé de Choisy. Eug. Asse.

Saint-Philippe, Berwick, Villars, Catinat, Noailies, Saint-Simon, Mémoires. — Moreri, Grand dict. fiist. — B. Hauréau, Hist. littér. du Maine. — Ern. Moret, Quinze ans du régne de Louis XI f. — Quincy, Hist. militaire du règne de Louis XIV. — De Courcellcs, Dict. hist. des généraux français. tessier. ■_ ( Alexandre -Henri ) , agronome français, né % Angerville, près d’Etampes, le 16 octobre 1741, mort à Paris, le 11 décembre 1837. Fils d’un notaire qui avait dix enfants, il obtint, par la protection de l’archevêque de Paris, une bourse gratuiteau collégede Montaigu. Il prit le petit collet et porta le titre d’abbé, qui se lit en tête de ses premiers ouvrages, mais il ne reçut point les ordres. Après avoir terminé ses classes, il se livra à l’étude des sciences naturelles, devint docteur régent de la faculté de médecine de Paris, et fut nommé membre de la Société royale de médecine, en 1776, époque de sa fondation. 11 fut ensuite chargé par Necker, alors ministre, d’aller étudier les maladies causées par l’ergot du seigle qui faisait de grands ravages en Sologne. L’Académie des sciences l’admit, en 1783, au nombre de ses membres, et bientôt, par suite de ses relations avec Malesherbes et d’Angivilliers, il obtint la direction de l’établissement rural de Rambouillet. Il y fit des expériences sur la culture des prairies artificielles, sur la culture comparée de toutes les variétés de froments français et étrangers qu’il put se procurer, et des essais sur un grand nombre de semences diverses qu’il reçut de la Chine, des îles Canaries et de la Morée. On lui dut aussi les plus sages dispositions pour la conservation et la multiplication du beau troupeau de mérinos qui, en 1786, fut envoyé à Louis XVI par le roi d’Espagne. Ce fut à ses sollicitations que l’on inséra dans le traité signé à Bâle, en 1795, une clause portant que l’Espagne laisserait sortir de son territoire, pour la France, 1,000 mérinos et 4,000

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brebis. La révolution l’ayant éloigné de Rambouillet, il se rendit à Fécamp, où il fut employé comme médecin de l’hôpital militaire ; il rencontra dans cette ville Cuvier, dont il reconnut les hautes facultés , et qu’il adressa à la Société philomatique de Paris. La Convention nationale créa un bureau d’agriculture, et y appela Tessier ; il fut nommé inspecteur général des bergeries nationales, devint membre de l’Institut dès sa création, et fit aussi partie de l’Académie royale de médecine et de la Société centrale d’agriculture. Il était chevalier des ordres de Saint-Michel et de la Légion d’honneur. Nous citerons de lui : Dictionnaire d’agriculture et d’économie rurale ; Paris, 1787-1816, 6 vol. in-4° : à la tête de cet ouvrage, fait en société avec Fougeroux de Bondaroy, André Thoiiin, Bosc et Parmentier, Tessiér a placé une Histoire de l’agriculture chez les différents peuples, et un Discours sur les principes de la végétation relativement à l’agriculture ;

— Instruction sur la culture du coton en France ; 2 e édit., Paris, 1808, in-8t>; — Instruction sur les bêtes à laine, et particulièrement sur la race des mérinos ; Paris, 1810- 1811, in-8° ; — Instruction sur la manière de cultiver la betterave ( par Tessier ) , et sur les procédés à sihivre pour l’extraction du sucre contenu dans cette racine ( par Deyeux) ; Paris, 1811, in-8° ; — Histoire de l’introduction et de la propagation des mérinos en France : l’auteur était arrivé à sa quatre-vingt-quatorzième année lorsqu’il rédigea ce travail, que la Société centrale d’agriculture a fait imprimer dans ses Mémoires, année 1838. En 1791, Tessier avait commencé la publication du Journal d’agriculture, à l’usage des habitants de la campagne. Il a donné un grand nombre d’articles à divers recueils scientifiques, dont les plus importants sont l’Encyclopédie méthodique (partie rurale), le Journal des savants ,’ les Mémoires de l’Académie des sciences , les Mémoires de la Société royale de médecine, les Mémoires de la Société royale d’agriculture, les Annales de l’agriculture française (il en a été l’éditeur, avec Bosc, depuis 1792 jusqu’en 1828, et avec plusieurs autres agronomes, de 1828 à 1833) ; le Bulletin de laSociété philomatique, le Théâtre d’agriculture d’Olivier de Serres , édition de 1804 ; le Dictionnaire des sciences naturelles, par des professeurs du Muséum d’histoire naturelle ; le Nouveau Cours d’agriculture, de Rozier, édit. de 1821. Enfin, il a rédigé en par- lie les Observations de la Société d’agriculture sur l’îisage des domaines congéables ; Paris, 1791, in-8°. E. R.

Moniteur univ., 25 dée. 1837. — Silvcstre, Notice dans les Mémoires de la Société centrale d’agrip., 1839, p. 190. ;- E.Menault, Hommes remarquables d’Angerville ; Étampes, 1858, in-8°.

testa (Pietro), dit le Lucchesino, peintre, né à Lucques, en 1617, mort à Rome, en 1650.