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Page:Hoefer - Biographie, Tome 46.djvu/13

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NOUVELLE

BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU’A NOS JOURS.

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V

VERNE (La). La Verne.

VERNES (Jacob), littérateur suisse, né en 1728, à Genève, où il est mort, le 22 octobre 1791. 11 était fils d’un huguenot réfugié, origi— naire du Vivarais. Ses études en théologie terminées, il fut, admis au ministère (1751), mais il n’obtint que dix ans plus tard la petite cure de Coligny (1761). Dans cet intervalle il donna ses soins à un recueil de pièces en vers et en prose, intitulé le choix littéraire (Genève, 1755-60, 24 vol. in-S « ). Avant d’entreprendre cette publication périodique, médiocre et peu remarquée du reste, il avait consulté J.-J. Rousseau, avec lequel il entretenait des relations ami— cales ; le philosophe s’efforça de l’en dissuader, en lui représentant que des hommes nés pour être architectes ne devaient pas se faire ma— nœuvres. Vernes, qui se croyait un écrivain, ne pardonna pas à Rousseau cet accès de franchise ; il continua néanmoins de corres— pondre avec lui, et ne se joignit ouvertement à ses adversaires que lors du procès de V Emile. Puis, sans tenir compte de ses sentiments reli— gieux, il l’attaqua dans ses Lettres et dans ses Dialogues, écrits impr. tous deux en 1763 (Ge— nève, in-8°), et le confondit avec les plus vio— lents ennemis de toute religion. Toutefois il n’alla pas jusqu’à diriger contre lui, comme Rousseau l’a cru, le factum intitulé Sentiments des ci— toyens (1763, in-S » ), et qui est une réponse aussi violente qu’hypocrite aux Lettres de la montagne. Le véritable auteur, on le sait, est Voltaire, qui avait trouvé plaisant de se cacher sous le masque d’un citoyen de Genève pour appeler sur son ennemi les rigueurs de la ré— publique. « Cette susceptibilité de Vernes à l’é— gard du christianisme de Jean-Jacques, a fait observer Weiss, se comprendrait mieux s’il avait été lui-même un calviniste orthodoxe et surtout s’il n’avait été lié d’une manière intime avec Voltaire. « Appelé en 1770 à Genève, il y exerça les fonctions pastorales jusqu’en 1782, fut exilé alors par le parti populaire, et ne put y revenir qu’en 1789. Outre les ouvrages cités, on cite encore de lui : Confidence philosophique ; Genève, 1772, in-8°, et 1776, 1788, 2 vol. in-S » : l’éfutation, sous forme de roman, des principes de l’école encyclopédiste ; — Catéchisme ; ibid, , 1774, in-8° ; — Sermons ; Lausanne, 1790, in-8° ; Genève, 1792, 2 vol. in-8°.

Ses deux fils, Jacob éi, François, ont cultivé la littérature.

Scnebier, Hist. littér. de Genève. — Weiss, Hist. des protest, réfugiés. — Sayons. Le Dix-huitième siècle à l’étranger, t. II. — Musset-Pathay, Rousseau et ses ouvrages. — Haag frères, France protest.

VERNET (Jacob), théologien suisse, né le 29 août 1698, à Genève, où il est mort, le 26 mars 1789. Sa famille était originaire de la Seyne, en Provence, mais réfugiée vers 1650 à Genève, pour cause de religion ; son père, négociant aisé, le laissa orphelin en 1706, et le sixième de neuf enfants. Destiné à l’Église, il fit de fortes études, et dut aux conseils de son oncle maternel Daniel Le Clerc le goût de la littérature classique. Après avoir passé près de huit ans à Paris dans le commerce des écrivains et des gens d’esprit, il parcourut l’Italie, et surveilla l’éducation du jeune Marc Turretiui. Admis en 1722 au ministère, il l’exerça successivement dans les paroisses de Jussey (1730) et de Sacconex (1731), puis à Genève (1734). Élu recteur de l’Académie de cette ville en 1737, il y professa d’abord les belles-lettres et l’histoire, et depuis 1756 la théologie. Vernet a beaucoup écrit ; ses ouvrages principaux sont : Lettres sur la quérison de Marguerite de La Fosse ; Genève, 1726, in-8°, avec Deux Lettres nouvelles en 1727 : dirigées contre l’authenticité d’un miracle attesté par le cardinal deNoailles ; — Traité de la vérité de la religion chrétienne, tiré en partie du latin de J.-A. Turretin ; ibid., 1730-82, 10 vol. in-8° ; les t. I et II ont été


NOUV. BIOGR. GÉNE. — T. XLVI. 1