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comprenant dans 20 cartes une liste de 17, 240 étoiles, étoiles doubles, nébuleuses, etc., c’est-à-dire 120, 008 plus que dans les anciennes cartes ; — Système planétaire du soleil ; Berlin, 1788, in-8o ; — Représentation des astres sur 34 planches ; ibid., 1782, in-4o oblong ; — un grand nombre de notices (écrites en français), dans les Mémoires de l’Académie des sciences de Berlin. [Enc. des g. du m., avec addit.]

Astronomische lahrbüch. — Conversations-Lexicon.

*BODEGA Y QUADRA (D. Juan-Francisco), navigateur espagnol, né vers le milieu du dix-huitième siècle, mort à Saint-Blas au mois de mars 1794. Cet habile marin, qui a laissé son nom à l’une des plus grandes îles de l’Amérique le long des côtes de l’océan Pacifique, jouissait, comme explorateur, de toute l’estime du célèbre Vancouver. Nous croyons devoir rappeler ici que le ms. espagnol contenant le récit de ses découvertes est aujourd’hui à la Bibliothèque du dépôt de la marine, qui renferme tant de richesses ; il porte le titre suivant : Comento de la navigation y descubrimientos hechos en dos viages de ordem de Su Majestad en la costa septentrional de California, desde la latitud de 21 grades 30 minutos, en que se halla el departemento ypuerto de S.-Blas (sous le n° 12984). Nous n’avons vu cité nulle part ce précieux volume, qui mériterait les honneurs de la publication. On y voit, entre autres faits importants, que les Espagnols avaient pris possession de la côte où se trouve l’île Quadra ou Vancouver, dès l’année 1775. En 1790, le commandant dont nous rappelons succinctement les travaux y forma un établissement temporaire ; elle s’appelait alors Noutka, et obéissait au rusé Macuina.

Férd. Denis.

BODEL (Jehan), trouvère artésien, vivait dans la dernière moitié du treizième siècle. Il fit partie de la première croisade de saint Louis, et en 1 269 allait suivre ce roi dans sa seconde expédition d’outre-mer, lorsqu’il fut atteint de la lèpre, et réduit à renoncer à vivre avec ses semblables. Il s’ensevelit alors dans une retraite profonde, après avoir adressé de touchants adieux à ses concitoyens. « À cette époque, dit M. Monmerqué, qui a publié une savante dissertation sur Jehan Bodel ; à cette époque, la langue romane du nord se divisait en trois principaux dialectes. À la cour de nos rois, à Paris et dans l’ancienne France, on parlait le roman le plus pur et le plus intelligible. Guillaume de Lorris et Jehan de Meung, son continuateur, l’ont employé dans le roman de la Rose. L’anglo-normand est le second de ces dialectes : Guillaume, duc de Normandie, en conquérant l’Angleterre, imposa ses lois et son langage à ses nouveaux sujets. Ceux-ci y mêlèrent des mots saxons et danois, et ils en altérèrent la prononciation. Wace se servit de ce dialecte. On parlait le troisième dialecte dans le comté d’Artois et dans le Cambrésis ; il a de l’analogie avec le patois picard encore en usage dans nos provinces du nord. Nos trouvères Jehan Bodel et Adam de la Halle l’ont employé dans leurs essais dramatiques. C’est malheureusement le plus obscur et le plus barbare des jargons romans. »

Bodel a composé sur la vie de saint Nicolas, évêque de Myre, une pièce dramatique en vers de douze et de huit syllabes. Cette pièce est un des plus anciens ouvrages que notre langue ait produits dans ce genre. On y remarque ces deux vers, qui rappellent ceux du Cid de Corneille :

Seigneur, se je suis jones, ne m’aies en despit.
On a véu sourent grant cuer en cors petit,

M. Paulin Paris, dans le t. XX de l’Histoire littéraire de la France. — Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.

BODELIO (Henri), médecin probablement français, né vers 1760, mort en 1820. On a de lui : Mémoire sur une discussion physique contre la prétendue versatilité d’une matière sans pesanteur (le calorique) ; Paris, 1814, in-8o ; — Petite Promenade physique contre l’idée de la pesanteur de l’air, et son ressort dans un état de liberté ; Paris, 1819, in-8o.

Quérard, la France littéraire.

*BODELSCHWINGH-VELMEDÉ (Emest de), homme d’État prussien, naquit, le 26 novembre 1794, à Velmede, près de Hamm. Il étudia le droit à Berlin, et fit, comme volontaire, les campagnes de 1813 et 1814. Par suite d’une blessure assez grave, il quitta le service militaire avec le grade de lieutenant, et suivit la carrière administrative, où il s’éleva, successivement, jusqu’au poste de gouverneur (président) de la province rhénane. En avril 1842, le roi l’appela à Berlin, et lui confia successivement le ministère des finances et celui de l’intérieur. Après les événements de mars 1848, M. de Bodelschwingh quitta le ministère, fut élu en 1849 membre de la seconde chambre, et se plaça, dans la session de 1850 à 1851, à la tête de l’opposition modérée.

Conversations-Lexicon.

*BODEM (André-Joseph), peintre français, né à Paris en 1791. Élève de Regnault, il se montra zélé partisan des principes de son maître. Il peignit beaucoup, et plusieurs de ses tableaux se voient dans quelques églises. Ses plus remarquables sont : Saint François de Sales ; — Saint Vincent de Paul, à l’hôpital de Compiègne ; — Saint Louis de Gonzague, qui se trouve à l’église Saint-Louis, à Paris ; — l’Apothéose du roi saint Louis ; — enfin le Saint Martin dans l’église de ce nom, à Seurre. Le musée de Versailles possède un Tancrède et une Herminie du même artiste.

Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.

*BODEMER (Jacques), émailleur allemand, né à Noettingen, dans le voisinage de Carlsruhe, en 1777 ; mort à Vienne en 1824. Après avoir reçu chez Capan de Pforzheim les premières notions de l’art, il vint à Genève, où il peignit le portrait ; puis il se rendit en 1799 à Vienne. Il s’y forma sous d’habiles maîtres, les Maure,