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NOUVELLE

BIOGRAPHIE

UNIVERSELLE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU’A NOS JOURS.

Les articles précédés d’un astérisque [*] ne se trouvent pas dans la dernière édition
de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.
Les articles précédés de deux astérisques [*] concernent les hommes encore vivants.
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C

CAAB. Voy. Kaab.

* CABACIUS RALLUS (Manilius), poëte latin moderne, né à Sparte, d’une famille noble qui se distingua par une longue résistance contre l’oppression des Turcs, vivait dans la première moitié du seizième siècle. Il se réfugia, avec ses parents, en Italie, où il eut pour protecteur le cardinal Jules de Médicis. Il était déjà avancé en âge lorsqu’il publia Juveniles ingenii lusus ; Naples, 1520, in-4o.

Catalogue de la Bibl. imp.

CABADES ou KAVADÈS ou KOBAD, roi de Perse, vivait dans la seconde moitié du cinquième siècle. Il succéda à son oncle en l’an 485, soumit les Ephthalites qui avaient envahi la Perse, changea la constitution du royaume au point qu’il permit, dit-on, la communauté des femmes, ce qui n’était pour lui qu’un prétexte d’assouvir toutes ses passions ; enfin, il abolit les prérogatives de la noblesse. Celle-ci se révolta. Après onze ans de règne, Cabadès fut jeté dans une tour, et Zamasphès, frère de Pérozès, fut élu à sa place. Comme on délibérait en présence du nouveau roi sur le traitement que l’on réserverait à Cabadès, et que les membres de l’assemblée répugnaient à ôter la vie à leur ancien souverain, un grand seigneur appelé Gusanastadès, qui était chamarange ou général des troupes placées sur la frontière des Ephthalites, prit un de ces couteaux dont les Perses se servent pour rogner leurs ongles, et dit : « Ce couteau suffirait pour arranger l’affaire sur laquelle nous délibérons ; mais, si vous différez, vingt mille hommes parfaitement armés ne pourront pas en venir à bout. » Ce conseil homicide ne prévalut point. On décida que Cabadès serait incarcéré dans le château de l’Oubli, ainsi appelé parce que tout s’y devait oublier, jusqu’au nom


du prisonnier. Pendant que le successeur de Cabadès s’occupait à réparer les fautes de son prédécesseur, celui-ci parvint à s’évader. Ayant appris que sa femme avait inspiré une violente passion au commandant du château de l’Oubli, il permit qu’elle se prêtât à ses amours. Et comme elle obtint de la sorte d’entrer dans la prison et d’en sortir à son gré, Cabadès profita une nuit de cette facilité pour revêtir les habits de sa femme, et passer sans être reconnu au milieu des gardes trompés par ce déguisement. Arrivé chez les Ephthalites avec Séosès, qui lui était resté fidèle, il épousa la fille du roi de ce pays, rentra en Perse à la tête d’une armée considérable, se rendit maître de Zamasphès qui occupait son trône, lui fit crever les yeux, le jeta en prison, et condamna au dernier supplice Gusanastadès, ce conseiller sévère et coupable. Menacé par les Ephthalites, devenus ses créanciers, et qui voulaient être remboursés, il s’adressa à l’empereur Anastase pour obtenir de lui un prêt. Sur le refus de l’empereur, qui le trouvait déjà trop puissant, Cabadès irrité pénètre, sans déclaration préalable, sur les terres des Arméniens, sujets des Romains, s’avance en Mésopotamie jusqu’à la ville d’Amide, qu’il assiège le 5 octobre 502. Après une assez longue résistance, il allait lever le siège lorsque les Amidéniens se mirent à le railler du haut de leurs murailles : des femmes de mauvaise vie allèrent jusqu’à se montrer aux assiégeants dans un état contraire à la pudeur. Les mages conseillèrent alors à Cabadès de renoncer à lever le siège, persuadés qu’ils étaient, par la conduite de ces femmes, que les assiégés montreraient bientôt aux Perses ce qu’ils avaient le plus caché. Cette prédiction se réalisa, et la place fut prise après une dernière attaque générale. Les représailles furent d’abord terribles ; il y eut pillage et


NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. VIII. 1