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Page:Hoffman - Phèdre, tragédie-lyrique en 3 actes, 1786.djvu/22

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Quel est celui qui vous l'inspire ?

PHEDRE.

Je n'en ai que trop dit.

OENONE.

Est-il dans votre cour ?

PHEDRE.

Sans cesse je le vois. Esclave infortunée [190]

Toujours vers mon tyran je me sens entraînée.

En vain j'ai résisté : présageant mes malheurs,

J'ai voulu dans leur source étouffer mes fureurs.

Vains efforts ! J'ai voulu contre celui que j'aime

Détourner les tourments que j'endurais moi-même ; [195]

J'ai voulu lui prescrire un exil éternel,

J'ai voulu l'accabler du courroux paternel...

OENONE.

Ô ciel ! C'est Hippolite !

PHEDRE.

D'où le sais-tu ? Qui te l'a dit ? Les Dieux

Gravent-ils sur mon front le trouble qui m'agite ? [200]

Ce nom, ce nom fatal se lit-il dans mes yeux ?

OENONE.