Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec effroi. La baronne reprit de ses doigts délicats le fil d’archal, le renoua, et me tendit complaisamment les rouleaux de cordes à mesure que je les développais. Tout à coup l’une d’elles s’échappa et se perdit à l’extrémité de la chambre ; la baronne poussa un soupir d’impatience, Adélaïde courut en riant la chercher ; et à nous trois, nous la rattachâmes pour la voir se briser encore. Mais enfin tous les numéros se trouvèrent, les cordes furent attachées, et les sons maigres et confus commencèrent à se régler et à se changer en accords pleins et harmonieux.

— Nous avons réussi ! l’instrument est d’accord ! me dit la baronne avec un doux sourire.

Que cette peine prise en commun effaça promptement entre nous la timidité et la gêne des convenances ! une confiance familière s’établit aussitôt et dis-