Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/162

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Cette question me fit tressaillir. Il ne me laissa pas répondre, et ajouta : — Le ciel voulut alors que tu te trouvasses, sans le savoir, initié à tous les secrets de cette maison ; maintenant je puis tout te dire. Souvent, neveu, nous avons parlé de choses que tu as plutôt conjecturées que comprises. La nature, dit-on, a tracé symboliquement la marche des âges de la vie humaine comme, celle des saisons : les nuages du printemps se dissipent devant les feux de l’été, qui éblouissent les regards, et à l’automne, l’air plus pur laisse apercevoir le paysage que la nudité de l’hiver met enfin à découvert : l’hiver, c’est la vieillesse, dont les glaces dissipent les illusions des autres âges. La vue s’étend alors sur l’autre vie comme sur une terre promise ; la mienne découvre en ce moment un espace que je ne saurais mesurer, dont ma voix d’homme ne saurait décrire