Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/194

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vais esprits rôdent ici autour de moi ! Ainsi, aujourd’hui même, M. le justicier !

À ces mots il s’éloigna.

Le baron éprouva un vif sentiment de bien-être en apprenant le départ de son frère ; il rédigea la lettre-de-change, et la remit à V… Jamais il ne se montra plus joyeux que le soir à table. Hubert avait annoncé qu’il n’y paraîtrait pas.

Le justicier habitait une chambre écartée, dont les fenêtres donnaient sur la cour du château. Dans la nuit, il se réveilla tout à coup, et crut avoir entendu des gémissemens éloignés, mais il eut beau écouter, le plus grand silence continuait de régner, et il pensa qu’il avait été abusé par un rêve. Cependant un sentiment singulier d’inquiétude et de terreur s’empara de lui, et il ne put rester dans son lit. Il se leva et s’approcha de la fenêtre ; il s’y trouvait à peine