mentale. Il n’est pas facile peut-être de traduire par des expressions équivalentes les termes dont se sert Hoffmann pour classer ses sensations ; nous essaierons cependant de dire que ses notes sur son humeur journalière décrivent tour-à-tour une disposition aux idées mystiques ou religieuses ; le sentiment d’une gaîté exagérée ; celui d’une gaîté ironique ; le goût d’une musique bruyante et folle ; une humeur romanesque tournée vers les idées sombres et terribles ; un penchant excessif pour la satire amère, visant à ce qu’il y a de plus bizarre, de plus capricieux, de plus extraordinaire ; une sorte de quiétisme favorable aux expressions les plus chastes et les plus douces d’une imagination poétique ; enfin, une exaltation susceptible uniquement des idées les plus noires, les plus horribles, les plus désordonnées et les plus accablantes.
Dans certains temps, au contraire, les sentimens que retrace le journal de cet homme malheureux n’accusent plus qu’un abattement profond, un dégoût qui lui faisait repousser les émotions qu’il accueillait la veille avec le plus d’empressement. Cette espèce de paralysie morale est, à notre avis, une maladie qui affecte plus ou moins toutes les classes, depuis l’ouvrier