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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/36

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régions de l’absurde. Les ouvrages de l’un ressemblent à un jardin soigneusement cultivé, qui nous offre à chaque pas quelque chose d’agréable ou d’utile ; ceux de l’autre rappellent un jardin négligé, dont le sol, également fertile, ne produit que des plantes sauvages et parasites.

Hoffmann s’est en quelque sorte identifié avec l’ingénieux artiste que nous venons de critiquer, par son titre de Tableaux de nuit à la manière de Callot, et pour écrire, par exemple, un conte comme le Sablier[1], il faut qu’il ait été initié dans les secrets de ce peintre original, avec qui il peut certes réclamer une véritable analogie de talent. Nous avons cité un conte, le Majorat, où le merveilleux nous paraît heureusement employé parce qu’il se mêle à des intérêts et des sentimens réels, et qu’il montre avec beaucoup de force à quel degré les circonstances peuvent élever l’énergie et la dignité de l’âme ; mais celui-ci est d’un genre bien différent :

« Moitié horrible, moitié bizarre, semblable à un démon que exprime sa joie par mille grimaces. »

Nathaniel, le héros de ce conte, est un jeune

  1. Ce conte fait partie de la seconde livraison des Contes Fantastiques.

    L’Éditeur
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