Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/50

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et là, quelques brins de gazon percent avec peine le sol formé de sable mouvant. Au lieu du parc qui embellit d’ordinaire les alentours d’une habitation seigneuriale, s’élève, au-dessous des murailles nues, un misérable bois de pins dont l’éternelle couleur sombre semble mépriser la parure du printemps, et dans lequel les joyeux gazouillemens des oiseaux sont remplacés par l’affreux croassement des corbeaux et les sifflemens des mouettes dont le vol annonce l’orage.

À un demi-mille de ce lieu, la nature change tout à coup d’aspect. On se trouve transporté, comme par un coup de baguette magique, au milieu de plaines fleuries, de champs et de prairies émaillés. À l’extrémité d’un gracieux bouquet d’aulnes, on aperçoit les fondations d’un grand château qu’un des anciens propriétaires de R… bourg