Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/52

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vait pourvu de lunettes et de l’appareil astronomique le plus complet. Là, il observait tous les jours, les yeux tournés vers la mer, les navires qui glissaient à l’horizon comme des oiseaux aquatiques aux ailes blanches éployées. Les nuits étoilées, il les passait dans ce lieu, occupé de travaux astronomiques ou astrologiques, comme on le disait, en quoi le vieil intendant lui prétait son asistance. Généralement, on pensait alors qu’il s’était adonné aux sciences occultes, à ce qu’on nommait la magie noire, et qu’une opération manquée, dont la non-réussite avait irrité contre lui une maison souveraine, l’avait forcé de quitter la Courlande. Le plus léger ressouvenir de son ancien séjour le remplissait d’horreur, et il attribuait tous les malheurs qui avaient troublé sa vie à la faute de ses aïeux, qui avaient quitté R…bourg.