Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 1, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/63

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un peu niaise paraissait dans ses yeux et surtout dans sa bouche.

— Allons, mon vieux François, dit mon oncle en secouant sur le pavé de la grande salle la neige qui couvrait sa pelisse, allons, tout est-il prêt ? Les tapisseries de ma chambre ont-elles été battues, les lits sont-ils dressés ; a-t-on bien balayé, bien nettoyé hier et aujourd’hui ?

— Non, répondit François fort tranquillement, non, M. le justicier, tout cela n’a pas été fait.

— Mon Dieu ! s’écria mon oncle. J’ai cependant écrit à temps, j’arrive juste à la date que j’ai indiquée, et je suis sûr que ces chambres sont glacées.

— Oui, M. le justicier, reprit François en retranchant soigneusement, à l’aide de ciseaux, un énorme lumignon qui s’était formé à l’extrémité de la mèche de la chandelle, et en l’écrasant