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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 10, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/204

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CONTES FANTASTIQUES.

Celle-ci assura que, pendant le bal, le prince était devenu tout-à-coup un monstre semblable à un dragon, qui avait enfoncé dans son cœur un dard brûlant et acéré.

— Ah ! mon Dieu ! dit la Benzon, peut-être le prince n’est-il autre chose que le Mostro-Turchino de la fable de Gozzi. Mais vous en finirez avec lui comme avec Kreisler, que vous preniez pour un fou.

— Jamais je ne reviendrai là-dessus, s’écria la princesse avec vivacité ; et elle ajouta en riant : — mais je ne voudrais pas que ce bon Kreisler se changeât en Mostro-Turchino, comme le prince Hector.

Le lendemain, madame Benzon, qui avait veillé chez la princesse, entra dans la chambre de Julie, et la trouva pâle, abattue, et penchant la tète comme une colombe malade.