Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 12, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
190
CONTES FANTASTIQUES.

son panier pour aller essaimer. Gottlieb m’a allumé de nouvelles bougies, et il a placé une bouteille de Bourgogne sur le piano. Je ne puis plus jouer, car je suis tout épuisé ; la faute en est a mon vieil ami qui est là sur le pupitre, qui m’a emporté dans les airs comme Méphistophélès emporte Faust sur son manteau, et qui m’a enlevé si haut que je n’apercevais plus tous ces petits hommes au-dessous de moi, en dépit de tout le bruit qu’ils faisaient. — Une misérable et indigne soirée, perdue et jetée aux chiens ! Mais maintenant, je me trouve bien, je respire facilement. — N’ai-je pas tiré mon crayon pendant que je jouais, et noté à la page 63 quelques bons motifs en chiffres, tandis que je travaillais le piano de la main gauche ! Je laisse là les chiffres et les notes et comme le convalescent qui ne peut se lasser de raconter ce qu’il a souffert.