Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/105

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avait apportés ; plus le chant de Wolfframb devenait énergique et éclatant, plus l’éclat des yeux de Nasias pâlissait, plus sa taille se ramassait, si bien que, réduit à la stature d’un pied, il ne faisait plus que geindre et miauler, grimpant le long des armoires et traînant après lui son manteau rouge et sa large fraise. Quand Wolfframb eut achevé son chant, il voulut s’approcher de lui, mais Nasias, reprenant aussitôt sa haute taille et ses regards étincelans, lui cria : — Eh ! eh ! ne plaisante pas avec moi, compagnon. Il se peut que tu sois un bon théologien, et que tu t’entendes aux leçons et aux argumens de ton gros livre[1], mais tu n’es pas un chanteur capable de te mesurer avec moi et avec mon maître. Chantons une petite chanson d’amour, et prends bien garde à ta réputation.

  1. La Bible. Tr.