Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/122

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framb s’éveilla comme frappé d’un coup électrique ; la comtesse Mathilde s’avançait dans tout l’éclat de sa beauté, comme au temps où il l’avait vue pour la première fois dans les jardins de la Wartbourg. Elle lui lança les regards les plus tendres, et ralluma en lui cette ardeur qui lui avait déjà fait vaincre le démon dans sa lutte nocturne. Le peuple lui décernait déjà la victoire par ses cris. Le landgrave se leva avec les juges, et le maréchal vint déposer la couronne sur sa tête. Le bourreau s’avança à son tour pour exécuter son office ; mais au moment où ses valets étendirent les mains pour s’emparer du vaincu, ils ne saisirent qu’un nuage noir qui se dissipa dans les airs, avec un sifflement singulier. Henri de Ofterdingen avait disparu. Chacun se retira pâle et effrayé ; on parlait de figures diaboliques et d’ap-