Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/16

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lui le livre de Jean Christophe Wagenseil, traitant de l’art merveilleux des maîtres chanteurs. Le vent passait en sifflant sur les plaines, et chassait de grosses gouttes de pluie contre les vitraux ébranlés ; les adieux retentissans du terrible hiver murmuraient dans toutes les cheminées de la maison, tandis que les derniers rayons de la lune se jouaient sur les murailles comme des spectres blafards. Mais l’homme ne faisait nulle attention à tout cela, il referma son livre et regarda devant lui, dans une méditation profonde, livré tout entier aux images du temps passé, qui se représentaient à lui au milieu de la flamme pétillante du foyer. Il lui semblait qu’un être invisible étendît plusieurs voiles sur sa tête, en sorte que tout ce qui l’entourait se couvrait d’un nuage de plus en plus épais. Le mu-