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LA MAISON DÉSERTE.

gélique ne témoigna pas le moindre chagrin de l’infidélité de son amant. — Il croit m’avoir abandonnée. Le pauvre garçon ! Il ne voit pas qu’il m’a servi de jouet, et que c’est moi qui l’ai laissé là ! C’est ainsi qu’elle parlait dans son orgueilleux mépris, et en vérité toutes ses manières témoignaient la plus parfaite indifférence pour le déloyal. Au reste, dès que l’union du comte avec Gabrielle fut déclarée, on vit très-peu Angélique.

Elle ne paraissait pas à table, et l’on dit qu’elle passait son temps dans un petit bois, qui avait été long-temps sa promenade favorite. Un singulier événement troubla la tranquillité qui régnait dans le château. Il arriva que les chasseurs du comte de Z**, soutenus par un grand nombre de paysans, réussirent enfin à prendre une bande de Bohémiens, qu’on accusait de tous les