Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/229

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puis long-temps, et je sais qu’elle a souvent laissé périr l’accouchée et l’enfant.

Cette rencontre produisit une profonde impression sur le conseiller et sa femme. Ils ne doutaient pas que la vieille Barbara ne se livrât à des pratiques malfaisantes ; ils lui défendirent donc de revenir dans leur maison et se pourvurent d’une autre matrone.

La vieille Barbara entra dans une grande fureur, et s’écria que le conseiller et sa femme auraient à se repentir de l’injustice qu’ils lui faisaient. L’espérance et la joie que nourrissait messire Lutkens, se changèrent en une douleur amère, lorsque sa femme, au lieu d’accoucher d’un charmant garçon, mit au monde une affreuse créature. Ce monstre était d’un brun châtain ; il avait deux cornes, de gros yeux, point de nez, une large bouche