Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/26

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la forêt en retentit. Puis, il se mit à chanter d’une voix forte. Sa chanson faisait l’éloge du roi inconnu qui est plus puissant que tous les autres, et à qui tous les maîtres doivent rendre hommage s’ils ne veulent vivre dans l’obscurité. Quelques accords moqueurs accompagnaient son chant. Le landgrave lança un regard de colère au chanteur ; alors les autres maîtres se levèrent et chantèrent ensemble. Mais Ofterdingen continua son chant qui couvrait celui des autres et toucha si violemment son instrument que toutes les cordes se brisèrent avec un grand fracas. Tout-à-coup au lieu du luth qu’il portait, une longue figure noire s’éleva devant lui et l’emporta dans l’espace. Le chant des maîtres se perdit dans les airs, des nuées sombres couvrirent la forêt et enveloppèrent tout dans une nuit profonde. On vit