Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/47

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Le soleil était couché depuis longtemps, les rayons de la lune perçaient la masse des nuages noirs qui se balançaient au-dessus des montagnes, le vent murmurait et agitait le sommet des grands arbres, et les feuillages, bercés par son souffle, rendaient des bruits étranges et prolongés. Les oiseaux de nuit étaient sortis de leurs retraites, et les torrens coulaient avec plus de fracas. Tout-à-coup, un chant éloigné se fit entendre. Henri se leva précipitamment, il pensait que les maîtres, rassemblés à la Wartbourg, commençaient leurs cantiques du soir ; il croyait voir Mathilde attachant ses regards pleins de tendresse sur son cher Wolfframb, au moment de se séparer. — Henri, dont le cœur se brisait de désir et d’ardeur, saisit son luth et fit entendre des accens pleins de douceur. Un silence profond régnait autour de