Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 13, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/76

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étaient le fruit des leçons d’un faux maître. Que sont l’éclat, la magnificence, s’ils ne servent qu’à parer un cadavre. Vous parlez des effets cachés, des secrets de la nature, non pas tels qu’ils s’offrent à l’âme de l’homme qui contemple une plus belle vie, mais tels qu’ils se présentent à l’audacieux astrologue qui veut les mesurer et les scruter au moyen de son art. Ayez honte, Henri de Ofterdingen, du changement subit qu’a produit en vous la doctrine d’un indigne maître.

— Je ne sais, répondit Henri, en quoi j’ai mérité votre colère et vos reproches, noble seigneur. Peut-être seriez-vous d’une autre opinion, si vous saviez quel est le maître qui m’a dévoilé les trésors du chant. J’avais quitté votre cour dans une douleur et dans un découragement profond, lorsqu’un petit livre tomba dans mes mains,