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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/170

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CONTES NOCTURNES.

dans ses bras. Dès qu’il fut un peu rétabli de ses blessures, il courut au château du comte Népomucène, où il devait recevoir des blessures plus graves. Hermenegilde le reçut avec froideur, et presque avec mépris.

— Vois-je le héros qui voulait mourir pour la patrie ? lui dit-elle en le relevant. Il lui semblait dans son exaltation que son fiancé dût être un de ces paladins des temps fabuleux dont l’épée anéantissait des armées entières. Toutes les protestations, toutes les prières d’un amour ardent furent inutiles, Hermenegilde jura qu’elle ne donnerait sa main au comte que lorsque les étrangers auraient été chassés du pays. Le comte vit trop tard que Hermenegilde ne l’avait jamais aimé, et il se convainquit aussi bientôt que la condition qu’elle lui imposait ne pouvait s’accomplir avant de longues an-