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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/22

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CONTES NOCTURNES.

envoyé du ciel, descendu sur la terre à sa prière. Ces vives expressions de reconnaissance semblaient un peu embarrasser l’étranger ; il répéta plusieurs fois qu’il eût été un monstre, s’il ne se fût pas servi des moyens qu’il avait de secourir la malade. Au reste, ajouta-t-il, c’était lui qui devait de la reconnaissance à ses hôtes pour l’avoir recueilli malgré leur misère, et il ne voulait pas partir sans leur témoigner sa gratitude. À ces mots, il tira une bourse bien garnie, y prit quelques pièces d’or et les présenta à Andrès.

— Ah ! monsieur, dit celui-ci, comment ai-je mérité de recevoir autant d’argent de vous. C’était un devoir de chrétien, que de vous recevoir dans ma maison, puisque vous vous étiez égaré dans la forêt ; et si vous me deviez quelque remerciement, vous m’avez bien récompensé au-delà de ce que je puis