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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/100

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CONTES NOCTURNES

ces douceurs. Peu s’en fallut que Rettel, saisie d’étonnement et de respect, ne tombât à ses pieds ; et cependant la plus grande surprise lui était encore réservée.

Dans l’obscurité du soir, M. Picard Leberfinck sut fort adroitement attirer Rettel au petit berceau. À peine fut-il seul avec elle, que, sans égard pour ses culottes de satin, qu’il avait mises ce jour-là, il tomba lourdement sur ses genoux au milieu de l’herbe humide, et avec de bizarres et inintelligibles lamentations, assez semblables aux élégies nocturnes du chat Hinz, il lui présenta un énorme bouquet, au milieu duquel éclatait tout épanouie la plus belle rose que l’on pût voir.

Rettel fit ce que chacun fait quand il reçoit un bouquet, elle le porta à son nez ; mais dans le même moment, elle ressentit une piqûre assez vive. Ef-