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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/16

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CONTES NOCTURNES

heureux, se trouvait parmi la bourgeoisie de cette belle et riante cité un homme rare et distingué sous tous les rapports.

Il se nommait Jean Wacht, et il était charpentier de son métier.

La nature en pesant et en fixant les destinées de ses enfans suit une voie secrète, impénétrable ; et ce que les convenances, ce que, dans cette vie étroite, les égards et les opinions dominantes prétendent établir, comme le vrai but de l’existence, n’est à ses yeux qu’un jeu d’enfans présomptueux qui prennent leur sottise pour de la sagesse. La vue de l’homme est trop limitée pour ne pas trouver souvent une ironie funeste entre la conviction de son esprit et les arrêts incompréhensibles d’une puissance mystérieuse. Cette ironie le remplit d’horreur et d’effroi, parce qu’elle menace sa propre existence.