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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/170

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CONTES NOCTURNES.

venus de la ville voisine, s’y était rassemblée. Tous, même les jeunes gens et les jeunes filles, étaient rigoureusement vêtus selon la mode de l’année 1760, avec de grandes perruques, des habits bien raides et de hautes frisures poudrées, qui produisaient une illusion d’autant plus parfaite que la forme du jardin convenait parfaitement à ce costume. Chacun se croyait transporté, comme par un coup de baguette, dans le temps passé. Une idée singulière de Reutlinger avait donné lieu à cette mascarade. Il avait coutume de célébrer, tous les trois ans, le jour de Sainte-Marie, la fête du vieux temps, à laquelle il invitait toutes les personnes de la ville qui voulaient y assister, sous la seule condition que chaque convive adopterait le costume de l’année 1760. Le conseiller fournissait des costumes de sa riche garde-