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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/178

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CONTES NOCTURNES.

et d’un grand turban de cachemire à couleurs tranchantes. Mais il n’avait pu se défaire, par habitude, de sa perruque à marteaux, et par nécessité, de ses bottes de castor pour la goutte, ce qui altérait sensiblement l’orientalisme de son costume. Sa suite, qui faisait cet horrible baccanale, était composée de son cuisinier et de ses laquais, déguisés en Maures, avec des bonnets de castor pointus qui ressemblaient passablement à des sambenitos. Le baron tenait par le bras un vieil officier qui semblait s’être réveillé après un long sommeil, de quelque champ de bataille de la guerre de sept ans. C’était le baron Rixendorf, commandant de G***, qui avait adopté, avec ses officiers, l’ancien uniforme, pour faire plaisir au conseiller.

— Salama mileh ! dit Reutlinger, en faisant une révérence au baron, qui